La Colombie – l’exemple à suivre

Le cessez-le-feu définitif entre les rebelles du FARC et l’état colombien montre une voie vers la paix

Même la "guerre de la cocaïne" ne devrait pas stopper le processus de la paix en Colombie. Un exemple à suivre ailleurs. Foto: Crista Castellanos / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Les choses ne pouvaient pas continuer comme avant en Colombie. 50 ans de conflit armé, plus de 220 000 victimes d’une guerre civile sanglante, plus de 5 millions de personnes déplacées – la Colombie était un pays déchiré entre la criminalité organisée autour du business de la cocaïne, le terrorisme, les crises économiques et la peur. Le fait que la FARC et le gouvernement colombien se soient entendus sur un cessez-le-feu définitif (qui doit encore être confirmé par un référendum le 2 octobre prochain), pourrait servir comme exemple pour chercher et trouver une issue aussi à d’autres conflits.

Les négociations entre la FARC et le gouvernement colombien auront durées 4 ans, avaient lieu à Cuba et au Mexique et ils étaient nombreux à soutenir ce rapprochement entre les opposants dans cette terrible guerre civile en Colombie, y compris le Pape et le chef d’état cubain, Fidel Castro. L’accord de paix entre les deux parties est fragile et dépend encore de l’approbation par la population colombienne, mais déjà aujourd’hui, il constitue un exemple à suivre aussi en ce qui concerne d’autres conflits. Seule la volonté de mettre un terme à des actes de guerre peut mettre un terme à des actes de guerre. Si cela semble logique, cette logique n’est actuellement appliquée nulle part ailleurs.

Parmi les questions qui restent à régler, il y a le grand business de la cocaïne – dans ce business, de nombreux acteurs du pouvoir sont autant impliqués que les rebelles qui avaient financé du moins une partie de leur combat par ce biais. Les deux parties doivent également trouver un accord comment gérer des crimes commis du temps de cette guerre civile – la FARC voudrait limiter des peines à un maximum de 8 ans, ce qui risque d’être difficile à réaliser, considérant qu’il s’agissait souvent de crimes comme de meurtres.

Maintenant que l’accord provisoire et sujet à approbation par le peuple colombien a été signé par le chef de la FARC Rodrigo Londoño et le président colombien Juan Manuel Santos, il faut que les Colombiens mettent les prochaines semaines à profit pour résoudre ces questions qui pourraient encore remettre cet accord en question. Mais déjà maintenant, ils ont envoyé un signe fort autant au peuple colombien qu’à d’autres régions en guerre dans le monde – quand on veut la paix, il faut parler et négocier la paix.

La FARC prévoit, une fois l’accord confirmé par le référendum du 2 octobre (s’il est accepté par les Colombiens), de se transformer en parti politique et de participer ainsi positivement et activement à la vie et la reconstruction de la société colombienne. Si la population colombienne a encore du mal à s’imaginer que les 8000 combattants du FARC puisse être intégrés dans la société, si d’aucuns craignent que ce cette paix puisse transférer la guerre de la drogue de la jungle vers les villes, il ne reste toutefois aucune autre possibilité pour pacifier le pays.

L’exemple colombien montre qu’on ne peut pas pacifier un pays par la guerre ou par la guerre civile. Dans une guerre, l’ensemble des belligérants sont perdants. La seule voie est de discuter ensemble, de chercher ensemble des solutions et de les appliquer dans un consensus, même si ce consensus est pénible à trouver. Mais mieux vaut établir péniblement un consensus que de poursuivre les guerres ad aeternam. Voilà le message que la Colombie envoie au monde entier.

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