Un air de Kennedy…

Lors de sa visite à Strasbourg, Emmanuel Macron n'a pas seulement porté les condoléances de la République à Strasbourg, mais il a renoué avec les Français.

La visite d'Emmanuel Macron aura fait du bien aux Strasbourgeois. Et au président aussi. Foto: ScS EJ

(KL) – Il y a des moments, où on n’est ni à droite, ni à gauche, ni au centre – et dans ces moments, il convient de laisser de côté toute considération partisane. L’un de ces moments était l’attaque à Strasbourg, mardi dernier, avec deux jours horribles de traque de l’assaillant. Dans cette situation, il n’y avait que les Strasbourgeois et la solidarité entre les habitants d’une ville meurtrie. La visite d’Emmanuel Macron vendredi soir était importante – la République se postait aux côtés de la ville de Strasbourg et de l’Alsace et c’est ce message que portait le président sur la Place Kléber.

Le fait que le président ait renoncé à la tentation d’y prononcer un discours était une bonne idée. Le message présidentiel était donc clair – « je suis là pour apporter mon soutien aux équipes des forces de l’ordre et aux Strasbourgeois et Strasbourgeoises ». Aucun discours n’aurait pu être plus clair que ce silence.

Sa balade sur le Marché de Noël à Broglie fut mémorable. Dans l’impasse qui mène vers Broglie, les gardes du corps du président arrivaient encore à le séparer de la foule, mais une fois un célèbre pâtissier strasbourgeois passé, le contact entre le président et les Strasbourgeois devenait de plus en plus proche.

Est-ce que c’était le moment où le président a renoué avec les Français ? Il était à l’écoute, il prenait le temps pour discuter, il s’est laissé remonter les bretelles par les passant qui lui donnaient de bons conseils pour la politique du pays, qui le rappelaient à l’ordre concernant les conflits sociaux actuels, il embrassait des enfants et rassurait ses compatriotes, il était, à cet instant précis, non pas le « roi » qui règne sur ses sujets, mais le « primus inter pares » qui était venu pour apporter du réconfort à une ville sous le choc.

On lui avait reproché ses phrases méprisantes à l’adresse de quasiment tous les Français, on lui avait reproché d’être distant et qu’il regarde son peuple du haut. Vendredi, c’était un autre Emmanuel Macron qui est venu à Strasbourg et là, il s’est comporté comme les Français lui avaient demandé. Proche des gens, à leur écoute et quand même avec cette touche « kennedyesque »…

Sa visite aura fait du bien à Strasbourg, tout comme celle du ministre de l’intérieur Christophe Castaner – dans une heure noire, la République était réellement aux côtés de la ville de Strasbourg. Peut-être faudrait-il maintenant instaurer le dialogue promis entre la société civile et l’Etat tout de suite et profiter de ce moment où il faut faire, une nouvelle fois, bloc contre des menaces qui pèsent sur la République.

L’heure est à la solidarité et ce, à tous les niveaux. A Emmanuel Macron de jouer, à fédérer maintenant toutes les forces vives du pays et d’ouvrir non pas un, mais des dialogues constructifs avec les experts du terrain. Son attitude vendredi à Strasbourg était celle d’un chef d’Etat, celle d’un président français et désormais, il conviendra d’adopter la même attitude dans les négociations sociales qui viendront. La voie vers le dialogue est ouvert et possible. A l’ensemble des acteurs d’entamer ces dialogues avec une attitude positive et constructive et sans faire semblant – ce ne sera que par ce biais que la France retrouvera la paix interne et le progrès dont les Français ont besoin. Ce serait bien de ne pas gâcher cette ouverture.

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