La COP28 risque d’être le coup de grâce pour le climat

Les 91 000 participants de la COP28 voulaient sceller la sortie des énergies fossiles. Il n'en sera rien. Dubaï propose un document de clôture qui ne parle que d'une « réduction » de ces énergies.

Au moins, les 91 000 délégués à la COP28 ont pu passer quelques jours au soleil de Dubaï... Foto: Samjith Palakkool/UNCTAD / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(KL) – Pourquoi fallait-il envoyer 91 000 délégués à Dubaï pour une COP28 qui donne le résultat que l’on craignait  ? Tandis que la majorité des pays du monde a compris la nécessité de la sortie des énergies fossiles, les pays qui en produisent, voient les choses différemment. Peu avant la clôture de cette COP28, la présidence de la conférence, donc, le Sultan Al Jabar, propose un document de 21 pages qui ne parle plus du tout de la sortie des énergies fossiles, mais d’une « réduction de la consommation et de la production » de ces énergies fossiles. Exit le consensus mondial de tout mettre en œuvre pour sauver la planète qui, par conséquent, sera sacrifiée pour les intérêts financiers des pays producteurs de pétrole et de gaz.

Dans une première version du document qui se voulait être un compromis, on parlait encore de différentes « options », dont celle de la sortie des énergies fossiles. Dans la version proposée par Dubaï, cette « option » a été effacée. En vue des réactions frustrées des organisations environnementales, mais aussi des nombreux représentants des gouvernements, il est tout à fait possible qu’aucun document final ne soit signé à la fin de cette conférence qui, sous l’angle environnemental, était déjà scandaleuse. Ainsi, le représentant des Îles Marshall John Silk disait qu’il n’était pas venu à Dubaï pour « signer notre arrêt de mort. Nous n’allons pas descendre dans nos tombes d’eau en restant silencieux ». Les Îles Marshall sont particulièrement touchées par les changements climatiques, car déjà une légère hausse du niveau de la mer, risque de les faire engloutir définitivement par l’océan.

Même son de cloche chez les représentants européens présents à Dubaï qui ont exprimé leur frustration quant à la position des Emirats Unis, qualifiant le document proposé comme « inacceptable ».

Et que va-t-il se passer maintenant ? D’une part, il y a de fortes chances que la COP28 soit prolongée (ce ne serait pas la première fois), pour essayer de trouver encore un compromis, ensuite, on rentre à la maison et tout continue comme avant. Jusqu’à la prochaine COP29 qui elle, aura encore une fois lieu dans un pays producteur d’énergies fossiles, l’Azerbaïdjan. Qui lui aussi, fera des pieds et des mains pour éviter la sortie des énergies fossiles. Et pendant qu’on va de COP en COP, le climat continue à changer et à mettre en péril des millions de gens qui vivent dans les zones les plus affectées par les changements climatiques.

En vue de ce qui s’est passé à Dubaï, on doit quand même se poser la question s’il est raisonnable d’organiser encore une COP29. Toutefois, en l’absence d’un résultat pour le climat, le réseau « Climate Action Network » a profité de l’occasion pour fustiger Israël pour son opération militaire contre les terroristes du Hamas, en déclarant que «  l’action d’Israël vise à éliminer le peuple palestinien par le génocide et une épuration ethnique  ». Visiblement, de nombreux écologistes oublient que ceux qui veulent éliminer un état, sont les terroristes du Hamas et leurs soutiens comme l’Iran et d’autres. Ce ne sont pas eux qui ont déclaré vouloir anéantir l’état d’Israël et qui ont commis des attentats atroces le 7 octobre dernier  ?

Si c’est pour entendre des choses pareilles, ce n’est vraiment plus la peine d’organiser ces COPs qui, chaque année, ne font que démontrer l’absence de volonté de sauver la Terre. Affligeant.

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