La faute à pas de chance…

Photo prise vers 16h - normalement, à cette heure, les urnes sont bien remplies... Foto: Eurojournalist(e) / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Cela devrait être un électrochoc. Un taux d’abstention au premier tour des élections régionales et départementales d’environ 68%, c’est du jamais vu. Et dans une telle situation des plus critiques, les explications données par le monde politique pourraient presque faire rire, si ce n’était pas aussi dramatique. Deux électeurs sur trois se sont abstenus, mais visiblement, une introspection du monde politique n’est toujours pas de mise.

Il n’était même pas 20 heures et le taux d’abstention record était déjà acté. Sur les plateaux de télévision, les « experts » et « analystes politiques » tentaient d’expliquer ce phénomène inquiétant. Pour les uns, il avait fait trop chaud, pour les autres trop froid, d’aucuns faisaient valoir la Fête des Pères et les derniers invoquaient la peur liée à la pandémie.

Pardon ? La peur de la pandémie ? Le gouvernement vient de la déclarer quasiment terminée et les magasins, restos, terrasses, cafés, grandes surfaces regorgent de monde. Et les mêmes personnes qui se bousculent dans les grands magasins de mode, auraient eu trop peur de se rendre dans un bureau de vote ?! Toutes les raisons sont bonnes pour ne pas évoquer la vraie raison pour ce taux d’abstention – les Français ne font plus confiance en un monde politique secoué par des scandales, des décisions incompréhensible, l’impunité des corrompus – le glas a sonné pour la Ve République et les seuls à ne pas l’entendre, sont les responsables politiques.

Aucune des raisons avancées pour expliquer ce taux d’abstention, n’est juste. En 2021, les Français sont fatigués d’une politique qui se situe à des années-lumière des réalités de la population. Non, ce n’est pas par peur de la Covid que les gens ont boudé les bureaux de vote, mais parce qu’ils ne se retrouvent plus dans le mic-mac des trahisons politiques, dans la lutte pour glaner des investitures, dans des « deals » politiques qui ne disent même pas leur nom.

Ce taux d’abstention record est un message à l’intégralité du monde politique. Et ce message est assez clair : « Vous ne nous représentez plus. Changez et adaptez-vous enfin au monde du 21e siècle ! » Mais au lieu d’entendre ce cri de détresse des Français, le monde politique parle de la météo et d’une pandémie qui n’empêche plus personne de se rendre là où on veut aller. La Ve République est en fin de course. Et les derniers à s’en rendre compte, sont ceux qui tentent tout pour la maintenir en vie. Le deuxième tour et surtout, l’année électorale 2022 s’annoncent difficiles, très difficiles.

L’analyse des résultats demain sur Eurojournalist(e) !