La gauche la plus bête d’Europe ?

Ce sont les candidats et candidates de la « gauche » qui ont permis à Marine Le Pen d’accéder au 2e tour des présidentielles. Depuis 20 ans, cette « gauche » n’a rien appris.

La confiance entre les Français et la "gauche" française est ébranlée. Foto: Eurojournalist(e) / CC-BY 2.0

(KL) – Marine Le Pen peut pousser un « ouf » de soulagement. Non seulement, elle a su mobiliser son électorat, mais heureusement qu’il y avait les candidats et candidates de la « gauche » qui avaient tout mis en œuvre pour que le 2e tour 2022 soit le même qu’en 2017. D’un tacite accord, les groupes et groupuscules de « gauche » se sont mis d’accord de se déchiqueter entre eux et de ne surtout pas faire campagne contre le vrai adversaire politique. Avec ces « soutiens » de la « gauche », Marine Le Pen a même une chance d’enlever la présidence le 24 avril prochain. Dans ce cas, elle devra une fière chandelle à la « gauche » française.

Grâce à cette « gauche », dans deux semaines, les Français pourront donc choisir entre le totalitarisme numérique et néo-féodal d’un côté et un nationalisme maladif de l’autre. Ils peuvent être fiers, les Hidalgo, Roussel, Jadot, d’avoir empêché les Français d’avoir un vrai choix sociétal. Toutefois, il est curieux que des candidats et candidates qui savent pertinemment que les Français ne veulent pas d’eux, aient maintenu leurs candidatures, barrant ainsi la route au seul candidat de la « gauche » qui avait une chance parfaitement réaliste d’accéder au 2e tour.

Partout en Europe, ces dernières années, les partis de la « gauche » étaient en difficulté. - En Allemagne, au Portugal, ailleurs – mais dans ces pays, les partis de gauche ont opéré une vraie introspection et se sont renouvelés, en se réinventant, en laissant de nouvelles têtes arriver, en se positionnant mieux qu’avant. Résultat : partout où les partis de « gauche » sont passés par une telle introspection, ils ont pu se refaire une santé et sont revenus au pouvoir, quelques années plus tard. Mais ça, c’était ailleurs. En France, les groupuscules de gauche persistent à vouloir être « plus gauche que gauche », ils se déchirent entre eux, tout en évitant soigneusement de se frotter aux véritables adversaires politiques.

Anne Hidalgo, avec ses 1,7 %, devrait avoir honte. Comment peut-on maintenir une candidature quand on sait que 98% des Français ne soutiennent pas cette candidature ? Fabien Roussel, avec ses 2,4% des votes, sera-t-il content le 24 Avril lorsqu’il pourra choisir entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen ? Yannick Jadot, le « fan du nucléaire », est-il vraiment un homme de « gauche » ou plutôt une sorte d’appendice de la « Macronie » ? En tout cas, avec ses 4,6% des votes, il sera dans le même cas que le PS, le PCF et même les « Républicains » – les frais de campagne ne leurs seront pas remboursés, puisqu’ils n’ont pas dépassé les 5% des votes.

La défaillance totale du PS et des « Républicains », mais aussi des Verts, change la donne pour les législatives. - Comme nous l’avons écrit, il y a déjà plusieurs mois, ces candidats de la « gauche » auraient mieux fait de soutenir le seul candidat de la « gauche » ayant eu une vraie opportunité d’arriver au 2e tour, tout en profitant du temps pour élaborer un programme pour les législatives digne de ce nom. Mais ils ont préféré se maintenir, probablement pour soigner leurs névroses personnelles.

Avant même de savoir qui sera le (la) prochain(e) président(e) de la France, on sait déjà que la Ve République est quasiment finie. L’alternance droite-gauche des dernières décennies est terminée, les partis traditionnels n’ont pas été capables de se réinventer ou au moins, de se moderniser et la sentence sera cruelle – le PS et « Les Républicains » auront du mal à se maintenir dans le paysage politique. Mais la même chose est valable pour les Verts. A la tête de 6 des 10 plus grandes villes de France, ils ont eu dimanche un premier retour de la manivelle. A Strasbourg, ville dirigée par les Verts, Mélenchon a obtenu 35,48% des votes, tandis que le candidat vert, Yannick Jadot, n’a obtenu que 6,41% des votes strasbourgeois – un désaveu cinglant pour l’équipe en place.

La suite ? Tant que les « partis » et groupuscules de « gauche » n’ont pas opéré cette introspection, tant qu’ils acceptent que les « vieux crocodiles » continuent leur travail de destruction, la « gauche » française n’existera pas. Il faudra compter quelques années d’un travail concentré et positif, avant que l’électorat français reconsidère de voter « à gauche ». D’ici là, comme depuis 20 ans, les électeurs et électrices français seront limités au « choix du moins pire » – pas très réjouissant.

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