La «germanisation» de l’Europe n’aura pas lieu

Malgré un bilan pas vraiment mirobolant, le Secrétaire Général du Conseil d’Europe Torbjorn Jagland a été réélu hier au détriment de l’Allemande Sabine Leutheusser-Schnarrenberger.

Hier, Torbjorn Jagland a été réélu comme Secrétaire Général du Conseil d'Europe. Foto: Claude Truong-Ngoc

(KL) – Les rédactions des médias internationaux ont poussé un grand «ouf» de soulagement hier après l’élection de Torbjorn Jagland comme Secrétaire Général du Conseil d’Europe. La presse international craignait déjà de devoir s’habituer à prononcer sans faute et rapidement le nom de son challenger, Sabine Leutheusser-Schnarrenberger. Mais cet exercice ne sera pas nécessaire – le Conseil d’Europe a réélu Jagland, tout en rompant avec une loi tacite qui veut que ce poste change en alternance entre la Droite et la Gauche. Avec son deuxième mandat, la Gauche tient ce poste maintenant pour la troisième fois consécutive. Tout cela pour éviter de dire «Leutheusser-Schnarrenberger»…

Si la candidate allemande pouvait faire valoir une solide expérience dans les institutions européennes et internationales, si Sabine Leutheusser-Schnarrenberger était à plusieurs reprises ministre fédéral de la justice où elle s’était distinguée en défendant les droits aux données personnelles des Allemands, il y avait trois raisons principales qui ont permis à Jagland de prolonger son bail en face de l’Orangerie à Strasbourg.

D’abord, Sabine Leutheusser-Schnarrenberger est allemande. A un moment, où Angela Merkel tente d’imposer tous ses choix à l’Europe, avec un Président du Parlement qui est et qui restera probablement l’Allemand Martin Schulz, l’idée d’une telle «germanisation» des différentes institutions européenne n’a certainement pas plu à tout le monde.

Deuxièmement, Sabine Leutheusser-Schnarrenberger représente un parti, le FDP, qui ne siège même plus au parlement allemand et qui ne figure plus que parmi les «autres» lors de soirées électorales. Le fait qu’il ne lui restait que son mandat de conseillère communale dans son village bavarois laisse supposer que le but de sa candidature était de la «caser». Mais les institutions européennes sont trop importantes pour les laisser entre les mains de «has-been» dont on n’a plus besoin ailleurs.

La troisième raison, ben, demandez aux journalistes chypriotes ou même anglais qui tentaient, souvent en vain, de prononcer le nom de la candidate…

Toutefois, pour son deuxième mandat, Torbjorn Jagland devrait passer la vitesse supérieure. Par exemple en changeant le format de sa manifestation phare, le «Forum Mondial de la Démocratie» à Strasbourg qui lors des deux premières éditions ne méritait guère plus qu’un «hors sujet». Il faut que le Conseil d’Europe se fasse davantage entendre, en tant qu’organisation qui promeut des valeurs humanistes et démocratique. La situation dans le monde, avec ses nombreux conflits, constitue une mission pour le Conseil d’Europe d’assumer pleinement son rôle de défenseur des Droits de l’Homme. C’est le moment.

1 Kommentar zu La «germanisation» de l’Europe n’aura pas lieu

  1. Par un bout de la lorgnette, on peut accabler la candidate allemande d’un patronyme difficile à prononcer en grec ou autre . Alors, parlementaires et journalistes en salle de presse disent Sabine.
    Plus facile que Thorbjorn . Si c’était çà le problème!

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