La « macronie » mobilise ses dernières ressources

La tête de liste du parti présidentiel « Renaissance », Valérie Hayer, est inconnue du grand public en France. C'est comme si la « macronie » avait déjà fait une croix sur l'élection européenne.

En acceptant d'être tête de liste de "Renaissance", Valérie Hayer hypothèque sa future carrière politique. Foto: European Parliament / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(KL) – Aucun cador de « Renaissance » ne voulait se brûler les mains en assumant la position de tête de liste du parti présidentiel « Renaissance » pour l’élection européenne. Contrairement à 2019, lorsque Macron avait encore envoyé sa ministre Nathalie Loiseau dans la course, cette fois, aucun « macroniste » parisien ne voulait se sacrifier dans un scrutin qui, selon les sondages, est déjà perdu. Donc, « Renaissance » a nommé Valérie Hayer, une eurodéputée n’ayant jamais réalisé quoi que ce soit de remarquable au Parlement Européen. On dirait que le glas ait sonné pour la « macronie ».

Les sondages prévoient une débâcle pour la « macronie » – actuellement, Valérie Hayer est créditée de 17% d’intentions de vote, un désaveu cinglant pour le parti au pouvoir qui a perdu la confiance de ses concitoyens. Largement en tête, le « Rassemblement National » qui ne rassemble pas grande chose, mais dont les sujets principaux, la xénophobie et l’anti-européisme, marchent – le RN attire actuellement 32% des sondés.

Les autres partis espèrent glaner quelques sièges, comme le PS / Place Publique avec Raffaël Glucksmann (9%), « Reconquête » avec Marion Maréchal (8%), Marie Toussaint des écologistes (7%), Martine Aubry (LFI, 7%) et Nicolas Dupont-Aignan (4%). Les calculs sont faciles – les forces de l’ultra-droite représentent actuellement 44% des intentions de vote, contre 17% pour le pouvoir en place. Pourtant, à écouter Valérie Hayer, la « macronie » ne connaît pas de difficulté et reste optimiste quand au scrutin du 9 juin 2024.

Depuis 2017, la « macronie » a brûlé tous ses talents politiques pour se retrouver aujourd’hui avec les remplaçants des remplaçants. Centrée totalement sur son leader suprême, « Renaissance » a omis de créer une structure de parti digne de ce nom et tout semble indiquer qu’une fois le mandat d’Emmanuel Macron fini (au plus tard en 2027, s’il ne dissout pas l’Assemblée Nationale avant), son mouvement politique tombera dans les oubliettes. Le fait qu’aucun des cadors de « Renaissance » n’ait eu envie de se lancer dans la campagne européenne, en dit long.

L’élection européenne du 9 juin risque donc d’être le prélude de ce qui attend les Français au plus tard en 2027 – la prise du pouvoir par l’extrême-droite. Pourtant, pour l’en empêcher, il y aurait une démarche plutôt simple – il suffirait de ne pas voter pour eux. Mais cette option relève de plus en plus du vœu pieu…

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