Le nouveau visage de la Macronie

La nouvelle ministre de la culture de Gabriel Attal n'est autre que Rachida Dati. Cette nomination montre le « nouveau visage » de la Macronie et envoie un message à ces nouveaux ministres – désormais, c'est « open bar ».

Avec ses casseroles, Rachida Dati est une digne représentante de la Macronie... Foto: Stéphane Lemarchand Caricaturiste / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Il n’y a pas longtemps, Rachida Dati fustigeait les responsables politiques de la droite qui « trahissaient » les LR pour rejoindre la Macronie. Aujourd’hui, elle a pris exactement le même chemin et en choisissant une ministre mise en examen pour « corruption » et « trafic d’influence » dans le dossier du fantasque patron de Renault Carlos Ghosn, championne de l’absentéisme autant à l’Assemblée Nationale qu’au Parlement Européen, le nouveau premier ministre envoie un message clair à sa nouvelle équipe – maintenant, c’est « open bar » et des procédures juridiques en cours, n’empêchent en rien l’occupation de postes à responsabilité.

Avec la prédécesseure de Rachida Dati, Rima Abdul-Malak, exit également la promesse d’Emmanuel Macron de 2017 de veiller à « l’exemplarité des responsables politiques ». Aujourd’hui, une mise en examen pour « corruption » et « trafic d’influence » n’empêche pas la nomination de Rachida Dati qui, dans la foulée de cette nomination, a été exclue des LR par le patron des Républicains Eric Ciotti.

Le remaniement du gouvernement, qui n’est pas fini et connaîtra une deuxième vague la semaine prochaine, est spectaculaire. Nomination de Rachida Dati, nomination de Stéphane Séjourné aux affaires étrangères et européennes après le pacsage de Gabriel Attal et Stéphane Séjourné (puis séparation) – copinage, trafic d’influence, corruption font désormais ouvertement partie de la Macronie qui, totalement décomplexée, continuera à faire le lit du Rassemblement National. D’ici là, on pense aux copains, on se sert où on peut et le tout, sans que les acteurs n’aient grande chose à craindre de la justice.

Gabriel Attal, dans sa première intervention sur TF1, justifiait la nomination de Rachida Dati par l’exemple du ministre de la justice Dupond-Moretti en expliquant (tout à fait à juste titre) que « mise en examen ne veut pas dire culpabilité ». Il est vrai que le cas Dupond-Moretti avait fait couler beaucoup d’encre, car son non-lieu avait été justifié par un étrange « il y a l’élément de la transgression de la loi, mais il manque l’élément que cette transgression ait été commise délibérément ». Celle-là, il fallait la trouver… et pourquoi ne pas classer les affaires de Rachida Dati et des autres de la même façon ?

Les Français doivent encore supporter ce gouvernement que certains qualifient de pire gouvernement de la Ve République jusqu’en 2027, trois longues années. Le remaniement gouvernemental montre clairement l’esprit de ce gouvernement qui représente une caste de femmes et d’hommes politiques qui ont transformé l’état en supérette.

Les réactions de la France politique quant à la nomination de Rachida Dati allaient du cynisme pur et dur jusqu’à l’indignation choquée. Si les Français avaient encore besoin d’une preuve que leur gouvernement s’occupe principalement de lui-même et n’a cure des réalités de ses compatriotes, ce remaniement (que nous analyserons en détail ces prochains jours) donne la réponse aux questions. Déjà, on commence à regretter Elisabeth Borne (qui l’eut cru…) et une chose est claire – ça va aller de mal en pis, la mauvaise nouvelle étant qu’on a toujours pas touché le fond. Mais avec tous ses talents, la Macronie va encore y arriver…

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