La politique allemande et les thèses de doctorat plagiées…

Pour la troisième fois, une ministre d'Angela Merkel est dans le collimateur – le site d'investigation «VroniPlag» reproche à Ursula von der Leyen d'avoir plagié sa thèse de doctorat en médicine.

Le site "VroniPlag" lui reproche d'avoir plagié sa thèse de doctorat, mais Ursula von der Leyen récuse ce reproche avec véhémence. Foto:: Mueller / MSC / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Est-ce que les politiques allemands estiment qu’on ne puisse faire une carrière politique qu’en disposant d’un titre académique ? On pourrait presque le penser – pour la troisième fois, un potentiel successeur de la chancelière Angela Merkel risque de trébucher sur une affaire de plagiat – cette fois, il s’agit de la ministre de la défense Ursula von der Leyen.

Il y a eu d’abord le cas d’un de ses prédécesseurs, Karl-Theodor von und zu Guttenberg, jeune star montante de la CSU et déjà pressenti comme un candidat sérieux à la chancellerie – après que son titre de docteur lui avait retiré, il a du faire ses adieux (temporaires ?) à la politique. Epuis, il y avait le cas d’Annette Schavan, confidente d’Angela Merkel et ministre de l’éducation (!) qui a également du quitter son ministère.

Mais que Ursula von der Leyen se rassure – les politiques ainsi pris la main dans le sac, peuvent généralement se consoler avec des postes honorifiques et souvent bien rémunérés. Ainsi, Karl-Theodor von und zu Guttenberg, après avoir pris ses distances par rapport à l’Allemagne en enseignant à différentes universités américaine de renommée, se vit confier la mission d’un «chargé de mission» de la Commission Européenne et il prépare déjà son retour dans la politique. Annette Schavan, elle, s’est vu attribuer le poste d’ambassadeur auprès du Saint Siège au Vatican, un poste convoité et qui demande certainement pas un travail surhumain.

S’agit-il «d’erreurs de jeunesse» ? Ou sont-ils vraiment convaincus qu’un titre académique facilite une carrière politique ? En tous cas, ces affaires ébranlent la confiance que les citoyens peuvent avoir dans le monde politique. Surtout dans la mesure où les fautifs s’en tirent toujours très bien – le commun des mortels qui perd son travail après une telle affaire, ne se voit que rarement promu à un autre poste honorifique lui assurant des revenus aisés.

Toutefois, la ministre, bien entendu, récuse les accusations. Comme l’avaient fait ses collègues. Mais «VroniPlag», site nommé après la fille de l’ancien ministre-président bavarois Edmund Stoiber qui avait également plagié sa thèse de doctorat, s’est pas encore trompé avec ses révélations – et les réactions du monde politique sont assez évocatrices : «Actuellement, la situation dans le monde est telle qu’on a d’autres chats à fouetter qu’une telle affaire», pouvait-on entendre lundi dans les couloirs à Berlin. Et Angela Merkel doit se poser la question si désormais, elle ne ferait pas mieux de passer à la loupe les mérites académiques de ses potentiels successeurs…

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