La réaction à la montée de l’extrême-droite

Cette évolution pourrait devenir un cas d’école – différents partis « de gauche » surmontent leurs clivages classiques pour stopper la glissade vers la droite. Cela se passe dans la ville-Etat de Brême.

La répartition des sièges à la diète de Brême le montre - Die Linke (violet), le SPD (rouge) et les Verts disposent d'une majorité. Foto: Wikimedia Commons / PD

(KL) – La situation en Allemagne n’est pas très différente de celle qu’on peut observer en France – malgré un potentiel électoral important, les partis « de gauche » se combattent entre eux, tout en assistant à la montée de l’extrême-droite. Dans la ville-Etat de Brême, dans le nord de l’Allemagne, on procède différemment : le SPD, les Verts et Die Linke viennent de former une coalition. Si le travail de ces trois partis ne sera sans doute pas facile, force est au moins de constater que la « gauche » s’unit pour combattre politiquement l’extrême-droite. Un modèle à copier ?

C’est la CDU qui grince des dents ces jours-ci à Brême. Lors des élections régionales du mois de Mai, la CDU était sortie des urnes comme le parti plus fort (26,7%, +4,3%), devançant même le SPD (24,9%, -7,9%) qui était au pouvoir à Brême de manière ininterrompue depuis la IIe Guerre Mondiale. Les Verts avaient fait un bon score (17,4%, +2,3%), tout comme Die Linke (11,3%, +1,8%) et du coup, les trois partis « de gauche » avaient fait les calculs pour se rendre compte qu’ils disposaient d’une majorité mathématique à la diète de Brême.

Seulement voilà, depuis de nombreuses années, le SPD refuse catégoriquement toute coopération avec Die Linke, et les Verts ne souhaitaient pas non plus coopérer avec l’extrême-gauche. Mais face à la montée de l’extrême-droite, les trois partis ont décidé de suspendre leur éternelle querelle qui parmi eux représente les « vraies valeurs de la gauche », en mobilisant leurs forces pour combattre le véritable adversaire politique, qui est l’AfD.

Pour trouver un terrain d’entente, SPD, Verts et Die Linke ont élaboré un programme fort de 140 pages contenant des projets politiques que les trois partis peuvent porter : amélioration des transports en commun, élargissement de l’offre en écoles et des mesures concrètes dans la protection du climat. Sur la base de ces sujets principaux, les trois partis se sont entendus sur un programme aux fortes notions sociales, et ils éliront jeudi, Andreas Bovenschulte (SPD) comme nouveau chef du gouvernement régional.

Cette nouvelle coopération des forces de la « gauche » sera suivie très attentivement aussi au niveau national. Les partis « de gauche » unissent leurs forces pour essayer de stopper l’essor de l’extrême-droite, et ceci correspond exactement à ce que leurs électeurs et électrices souhaitent. Personne ne s’intéresse réellement à la question qui est « plus gauche que gauche » (hormis les idéologues des partis en question), mais l’électorat souhaite savoir comment les partis « de gauche » entendent stopper la marée brune qui déferle sur le pays.

Et si c’était aussi un modèle applicable aussi ailleurs ?

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