Le passage de témoin

L’ère Merkel s’est terminée, l’ère Scholz a commencé hier. Le changement du gouvernement fédéral marque une césure importante dans la politique allemande.

Au revoir Angela Merkel, bienvenue Olaf Scholz... Foto: ScS EJ

(KL) – A vrai dire, tout s’est passé vite, très vite même. Sans tout le déploiement du pouvoir, comme on le connaît en France, le Bundestag a élu Olaf Scholz comme nouveau chancelier, ce dernier a prêté serment auprès du Président Steinmeier, les nouveaux ministres ont prêté serment et le tout, sans défilé des gardes républicaines, sans Beethoven, sans pyramide du Louvre, simple, efficace, et voilà que le nouveau gouvernement allemand peut commencer à travailler.

Si ça faisait bizarre de voir Angela Merkel non pas sur le banc du gouvernement, mais dans les rangs du public, assise près d’un autre ancien chancelier, en la personne de Gerhard Schröder (les anciens s’en souviendront…), un vent nouveau passe par le Bundestag. De nombreux nouveaux visages, de nombreux nouveaux ministres, une coalition inédite au niveau national – voilà l’image d’une démocratie moderne, dynamique et capable de se rajeunir. Même si Wolfgang Schäuble y siège toujours, depuis 1972, mais Schäuble fait déjà un peu partie de meubles au Bundestag.

Le nouveau gouvernement SPD, Verts et FDP devra devenir très rapidement opérationnel, car les nombreuses crises internationales n’attendent pas et les travaux à accomplir au niveau national, sont énormes. Quasiment toutes les infrastructures allemandes doivent être modernisées, la couverture numérique du pays laisse à désirer, les réseaux ferrés et routiers doivent être assainis, et plus de 10.000 ponts doivent être réparés ou même détruits et reconstruits. Ecoles, piscines, salles municipales – partout, l’Allemagne doit se hisser au 21e siècle et le nouveau gouvernement doit également faire face à une situation pandémique difficile et des conflits internationaux graves.

Pourtant, les membres du nouveau gouvernement ont réellement envie de se mettre au travail. Les Verts et le FDP avaient été écartés assez longtemps d’une participation gouvernementale, le SPD se retrouve du coup comme patron dans cette nouvelle coalition – c’est le moment pour moderniser le pays et pour introduire une nouvelle gouvernance, plus en phase avec les réalités de notre époque.

L’absence d’un protocole surchargé caractérise aujourd’hui la démocratie allemande. Les ministères à Berlin ne sont pas des palais parisiens, tout y est assez factuel et axé sur le travail des parlementaires.

Déjà cette semaine, Olaf Scholz se rendra à Paris, histoire de souligner l’importance que l’Allemagne attache aux relations franco-allemandes et au développement européen. Tous les voyants sont au « vert » et l’Allemagne, mais aussi l’Europe croisent les doigts que ce nouveau gouvernement réussisse. Et finalement, pourquoi il ne réussirait pas ?

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste