La reprise (21)

La saison touristique « Eté 2020 » est finie. Les commerçants regardent les rues, ruelles et places vides de la ville et se demandent comment tout ça va évoluer.

Une fin de saison 2020 tristounette... Foto: Eurojournalist(e) / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Jacques Zucker, qui dirige avec son épouse Marie la boutique « Blanc du Nil » sur la Place de la Cathédrale à Strasbourg, ne dit rien. D’un geste, il montre la place, et effectivement, il n’a pas besoin de dire quoi que ce soit. La place est vide, même le vent a l’air fatigué. « Comment voulez-vous que les commerçants puissent s’en sortir dans une telle situation ? Plusieurs de nos voisins n’ouvrent plus que sporadiquement… »

Cela fait des mois que les époux Zucker se battent, du matin au soir, 7 jours sur 7, en essuyant insultes et agressions lorsqu’ils proposent du gel hydroalcoolique aux clients pour que ceux-ci ne disposent pas de traces du virus sur les vêtements exposés. « L’agressivité augmente, c’est évident », soupire Jacques Zucker, « mais il faut comprendre les gens, ils sont exaspérés. Tout le monde se rue sur les derniers touristes qui viennent, pickpockets en premier, et il y a trop de tension dans l’air. C’est comme si tout le monde attendait la tempête… »

Et les chiffres ? « Ne m’en parlez pas », dit Jacques Zucker, « le chiffre d’affaires a encore baissé de 50%. On paie nos factures. C’est tout. » Maintenant que la crise commence pour de bon, c’est la psychologie qui jouera un rôle important. Tenir ? Craquer ? Jeter l’éponge ? La question ne se pose pas. Les époux Zucker continuent et se soutiennent mutuellement de manière exemplaire.

La suite ? Tout le monde se pose la question si et comment le Marché de Noël aura lieu cette année. Le fait que de grandes villes allemandes aient déjà annulé le leur, ainsi que le nouveau plongeon du Bas-Rhin dans des chiffres rouges d’infections du corona-virus, ne rassure pas. Et quoi qu’il arrive, demain matin, ils y seront à nouveau, les époux Zucker, pour se battre tant qu’il y a de l’espoir. Beaucoup dépendra de ce marché de Noël, et beaucoup dépendra aussi de la capacité de la ville de Strasbourg à rebondir collectivement. Tant que des gens comme les Zucker se battent comme ils le font, il y a de l’espoir !

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