La Suisse : un peu neutre, mais pas trop…

Les meilleurs soutiens de Vladimir Poutine se trouvent à Zoug, à Zurich ou à Genève. Le commerce des matières premières entre la Russie et le reste du monde passe majoritairement par la Suisse.

Le Lac de Zurich, un bel endroit pour faire des affaires. Aussi avec la Russie... Foto: Reustli / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Les meilleurs soutiens de Vladimir Poutine portent des noms inconnus du grand public : Glencore, Mercuria, Trafigura ou Vitol, pour ne citer qu’eux, organisent les marchés des matières premières et donc, le commerce de la Russie avec des tiers pays. Avant la guerre en Ukraine, environ 80% des matières premières russes étaient commercialisés par la Suisse, en ce qui concerne le pétrole, jusqu’à 60% de la production russe étaient vendus par des entreprises domiciliées en Suisse. Le problème : les marchés des matières premières ne sont pas contrôlés et peuvent donc agir comme avant. Et ils le font, remplissant par ce biais, les caisses du Kremlin.

Mais il n’est pas possible d’être « un peu neutre », comme on ne peut pas être « un peu enceinte ». Les affaires entre la Suisse et la Russie n’ont jamais cessé et il convient de se souvenir que les livraisons de pétrole russe (pour lesquelles Poutine souhaitait être payé en roubles) étaient gérées par la « Gazprom Bank » à Zoug. Honni soit qui mal y pense…

Et la Suisse est fière d’être un partenaire aussi fiable. Ainsi, elle déclare de « compter parmi les premières places mondiales pour le pétrole, les métaux, les minéraux, et les produits agricoles. La Suisse est leader mondial dans le commerce du sucre, du coton, des engrais d’huile et des céréales. La Suisse est également incontournable en ce qui concerne le cuivre, le cobalt, le nickel, le zinc, la houille, le gaz naturel et autres. » Rien que ça. Et bien entendu, la Suisse ne souhaite mettre en péril de tels marchés juteux, seulement parce que Poutine a attaqué l’Ukraine.

Avec de tels comportements, il est évident que la guerre en Ukraine ne cessera pas d’aussitôt. Au contraire. Cette guerre devient de plus en plus un modèle d’affaire pour des hommes d’affaires sans scrupules et dont bon nombre agit depuis la Suisse.

Mais si nous continuons en Europe à faire tourner la machine économique russe, à quoi bon d’envoyer des milliards en Ukraine ? Depuis le début de cette terrible guerre, l’Occident finance les deux parties, la Russie et l’Ukraine, et a déjà annoncé vouloir financer aussi la reconstruction de l’Ukraine. Heureusement qu’il y a la propagande des deux côtés qui rassure tout le monde – cette guerre est indispensable, car en Ukraine, on défend des « valeurs européennes ». C’est vrai, on y défend la corruption européenne, le mensonge européen, les marchés financiers européens et les comptes bancaires de criminels en costume-cravate. Bref, c’est comme dans toutes les guerres. Les petits se font tirer comme des lapins au front, tandis que les gros financiers se la coulent douce sur les bords du Lac de Zurich, avec une belle vue sur les Alpes. Ecœurant.

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