L‘AfD commence à peser sur la politique allemande

Le populisme est arrivé au coeur du nouveau gouvernement allemand. Le nouveau ministre de l’intérieur Horst Seehofer veut renforcer les contrôles aux frontières. C’est exactement ce que réclame l’extrême-droite.

Horst Seehofer veut attaquer l'idée européenne pour faire de la politique régionale. Foto: Michael Lucan / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0de

(KL) – Horst Seehofer (CSU), le ministre de l’intérieur, du bâtiment social et de la patrie, démarre fort son travail dans son ministère. Sa première action a été une attaque ouverte sur l’Europe et l’esprit de Schengen. Sa proposition est simple: suspendre Schengen (au moins temporairement) et réinstaurer des contrôles aux frontières. Exit donc la liberté de circulation, exit donc la cohésion sociale. Mais à bien y regarder, Horst Seehofer veut sacrifier l’idée européenne pour une simple raison: il veut positionner la CSU (donc, la «petite sœur» de la CDU) comme alternative à l’extrême-droite, car cette année, il y aura des élections régionales en Bavière.

L’argument proposé par Horst Seehofer ressemble comme un frère au programme de l’AfD, le parti de l’extrême-droite: «Tant que l’UE n’arrive pas à protéger efficacement ses frontières extérieures, il faut effectuer des contrôles aux frontières intérieures». Le populisme s’est donc frayé son chemin à l’intérieur des partis dits traditionnels.

Et Horst Seehofer de continuer sur la pente raide de l’extrême-droite, en tenant le même discours anxiogène que l’extrême-droite. «Il ne s’agit pas seulement d’empêcher des gens de pénétrer illégalement sur le territoire allemand, mais aussi d’autres fonctions de sécurité». Ah bon? Nous sommes donc menacés par d’autres menaces obscures, tellement obscures que le ministre de l’intérieur et de la partie ne peut pas les nommer?

Mais Horst Seehofer se trompe en voulant positionner son parti, la CSU, comme une alternative à l’extrême-droite. Ceux qui adhèrent aux idées dangereuses de cette extrême-droite voteront de toute manière pour l’AfD, mais ceux qui voteraient CSU risquent de se détourner de leur parti,qui affiche de plus en plus les mêmes positions indéfendables que celles de l’AfD.

Il faut espérer qu’Angela Merkel arrêtera le faucon dans son Conseil des ministres – car Horst Seehofer est en train de crédibiliser l’extrême-droite. Encore un qui n’a pas compris pourquoi l’AfD est en train de gagner du terrain en Allemagne. Et il faut se poser la question si, à 68 ans, Horst Seehofer ne ferait pas mieux de partir à la retraite avant de causer davantage de dégâts à l’Europe.

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