L’AfD et la « Pegida » main dans la main

L'extrême-droite allemande montre son vrai visage – lundi, l'AfD a manifesté avec la « Pegida », contre « l'islamisation de l'occient ».

La "Pegida" et l'AfD se rapprochent de plus en plus - mais l'extrême-droite a perdu de sa dynamique. Foto: opposition24.de / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.0

(KL) – En principe, ce n’était pas une surprise. L’AfD a toujours défendu des positions proches de celles du mouvement xénophobe et partiellement néonazs « Pegida », mais sous l’ancienne chef du parti, Frauke Petry, l’AfD avait au moins essayé de garder une certaine distance vis-à-vis de ce mouvement de rue agressif. Depuis lundi, les choses sont claires – l’AfD, sous sa nouvelle direction, est devenu le bras parlementaire de la « Pegida ».

Dans la ville jumelée de la capitale européenne Strasbourg, donc à Dresde, la tristement célèbre « manifestation du lundi », était pour la première fois une manifestation commune entre l’AfD et la « Pegida », même si la nouvelle direction du parti s’était désolidarisée de cette manifestation. Mais cette « désolidarisation » était surtout pour la forme – lors de la manifestation, des intervenants de l’AfD et de la « Pegida » se sont relayés au micro – affichant ainsi leur proximité.

Cette manifestation (officiellement, il s’agissait de deux manifestations, une organisée par l’AfD, l’autre par la « Pegida », les deux manifestations ayant eu lieu « par hasard » au même endroit et au même moment…) marque le rapprochement du parti d’extrême-droite avec ce que l’Allemagne a actuellement de plus moche à montrer – la « Pegida » est un mouvement de rue composé de néonazis, criminels, xénophobes et d’autres « oubliés » de la société.

D’autres groupuscules de l’extrême-droite se sont joint à cette manifestation, comme la « Junge Alternative » (JA) dont le chef Matthias Scholz était plus que fier. « Nous avons écrit de l’histoire », disait-il, « et même si nos stands sont séparés, nous sommes unis dans notre combat ».

Mais de quel « combat » parle-t-il ? Des 3500 attaques enregistrées en 2016 contre des réfugiés et des structures d’accueil ? Ou pensait-t-il au combat de l’AfD contre le monde politique, les médias, le capital, les étrangers ?

Toujours est-il que cette « distance » entre l’AfD et la « Pegida » n’existe pas. Sur les affiches annonçant cette manifestation, la « Pegida » avait également utilisé le logo de l’AfD, ce qui ne semblait déranger personne. Mais au moins, plus personne ne pourra dire qu’il ne savait pas – l’AfD et la « Pegida », c’est la combinaison de tous ceux qui aimeraient réinstaurer un état allemand sur la base des théories qui font que même 70 ans plus tard, le monde se méfie toujours de l’Allemagne,

AfD et « Pegida » se mélangent de plus en plus et ceux qui avaient voté pour l’AfD en guise de vote de protestation, devront maintenant être conscients qu’ils votent pour un parti qui se situe à droite de l’extrême-droite. On verra déjà dimanche lors des élections régionales en Rhénanie-Westfalie du Nord si les électeurs et électrices apprécient. En vue des récents résultats en Sarre et au Schleswig-Holstein, on a l’impression que l’extrême-droite est en net recul. A suivre.

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