L’Allemagne au Conseil de Sécurité de l’ONU à partir de 2019

Lors de l’élection des membres non-permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU, l’Allemagne a obtenu un siège pour la période 2019 – 2021. On se demande à quoi ça sert…

Les réunions du Conseil de Sécurité de l'ONU sont toujours spectaculaires. Et inefficaces. Foto: MONUSCO Photos / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.0

(KL) – L’Allemagne politique est contente. Avec 184 voix, l’Assemblée Générale de l’ONU a accordé à l’Allemagne un siège non-permanent au Conseil de Sécurité pour la période 2019 à 2021. Pendant ces deux ans, l’Allemagne y siègera alors avec les 5 membres permanents (France, Russie, Grande Bretagne, Etats-Unis, Chine) et les autres membres non-permanents qui sont la Belgique, l’Afrique du Sud, l’Indonésie et la République Dominicaine. Et à quoi bon ?

Le Conseil de Sécurité est l’organe exécutif de l’Organisation des Nations Unis, de l’ONU. Sa mission est simple, il porte « la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationale ». Rien que ça. Pour assurer cette paix et cette sécurité internationales, les fondateurs avaient eu l’excellente idée d’attribuer un siège permanent à 5 nations qui avaient toutes quelque chose en commun : elles font partie du TOP 10 des pays exportateurs d’armes. Est-ce vraiment une bonne idée d’attribuer la sauvegarde de la paix à des pays dont une bonne partie du PIB dépend des guerres dans le monde ? En 1946, lorsque le Conseil de Sécurité a été crée à Londres, les pères fondateurs avaient doté ces 5 pays disposant d’un siège permanent, du droit de veto. Une idée aussi bonne que celle de l’unanimité parmi les 28 états-membres de l’Union Européenne.

Lorsque l’on regarde la paix et la sécurité internationales, force est de constater que le travail du Conseil de Sécurité de l’ONU n’est pas vraiment couronné de succès. Les résolutions de l’ONU concernant les régions en conflit n’ont généralement aucune chance de passer, car dans la plupart des cas, ces conflits concernent de près ou de loin les intérêts des membres permanents de ce Conseil et donc, le veto est utilisé en permanence. Et les rares fois qu’une résolution passe, elle n’est pas respectée sur le terrain.

Les membres non-permanents, eux, ne disposent pas du droit de veto. A vrai dire, personne ne s’intéresse vraiment à ce qu’ils pensent. Si ça fait chic d’avoir sa délégation diplomatique à New York, si les images télévisées de la grande table ronde du Conseil sont toujours impressionnantes, l’efficacité de ce Conseil est nulle. La Russie et les Etats-Unis se bloquent généralement mutuellement par leurs vetos respectifs, à moins que la Chine ne bloque les deux. La Grande Bretagne et la France devraient, en principe, représenter la voix européenne; mais voilà : pour représenter une voix européenne, il faudrait d’abord qu’il y en ait une.

Il faut être lucide – le Conseil de Sécurité de l’ONU ne maintient pas la paix, mais ses membres fournissent les instruments de guerre aux plus offrants. La sécurité internationale a été abolie par le terrorisme international et le Conseil de Sécurité n’a rien pu empêcher. Il serait peut-être temps de revoir le fonctionnement de ce Conseil, ou de l’abolir. Car en l’état, être membre de ce Conseil de Sécurité, cela relève presque du cynisme. Les marchands d’armes comme gardiens de la paix, on aura tout vu.

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste