Le parti d’Angela Merkel en chute libre

Le « scandale des masques » coûte cher à la CDU d’Angela Merkel. Après deux défaites cinglantes aux élections régionales de dimanche dernier, les sondages sont inquiétants pour la CDU.

Est-ce que le Bavarois Markus Söder pourra se positionner comme candidat de la CDU/CSU à l'élection législative ? Foto: Mueller / MSC / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0de

(KL) – Angela Merkel aurait sans doute souhaité une autre fin de son quatrième mandat en tant que chancelière. Depuis qu’elle a déclaré ne pas être candidate à sa propre succession, la CDU se porte mal. D’abord, le parti conservateur avait du mal à trouver un nouveau président, après que la « dauphine » de Merkel, Annegret Kramp-Karrenbauer, avait jeté l’éponge, et maintenant, le « scandale des masques » dans le cadre duquel plusieurs députés conservateurs avaient encaissé des commissions importantes pour avoir facilité des commandes de masques. Ce scandale a ébranlé la confiance des électeurs et électrices et les sondages actuels montrent que les Allemands ne sont pas prêts à refaire confiance en la CDU.

Depuis les élections régionales dans le Bade-Wurtemberg et en Rhénanie-Palatinat où la CDU avait enregistré ses plus mauvais résultats depuis la création de la République Fédérale, la CDU continue à dégringoler dans les sondages. En quelques jours seulement, le parti d’Angela Merkel a encore perdu 4% et se situe aujourd’hui plus qu’à 29%.

Les chiffres actuels du sondage RTL/ntv : CDU/CSU 29%, SPD 16,0%, FDP 8%, Verts 21,0%, Die Linke 8%, AfD 10%. Les « autres » totaliseraient 8% et 22% ne se sont pas exprimés. Si ces chiffres devraient se confirmer aux urnes au mois de septembre, une seule coalition gouvernementale serait possible – CDU-Verts. Cette coalition, déjà en place dans le Bade-Wurtemberg, semble être le « modèle politique » pour les années à venir en Allemagne.

Ce sondage, réalisé quelques jours après ces deux élections régionales, donne pas mal d’autres enseignements. Le seul parti qui profite de la faiblesse de la CDU, sont les Verts qui continuent à grimper dans les sondages (+3%) – ni le SPD, ni l’AfD profitent de la dégringolade de la CDU.

Si la CDU a élu un nouveau président en la personne d’Armin Laschet, celui-ci est loin d’être plébiscité par les électeurs. Au point où la CDU se dépêche de souligner que Laschet a beau être président du parti, mais qu’il n’est pas automatiquement candidat à la succession d’Angela Merkel. Le « outsider » de la CDU/CSU vient de Munich – Markus Söder, chef de la CSU, la « petite sœur bavaroise de la CDU », a de fortes chances de profiter du manque de charisme d’Armin Laschet pour devenir le candidat de la CDU/CSU à l’élection législative du mois de septembre.

Ceux qui profitent le plus de la situation chaotique actuelle, entre scandales politiques, crise pandémique mal gérée et un changement de génération difficile, sont les Verts. Aujourd’hui, il est déjà quasiment sûr qu’au mois de septembre, il sera impossible de former un gouvernement sans les Verts. Cet état des choses risque aussi de peser sur les négociations actuelles pour former le nouveau gouvernement régional dans le Bade-Wurtemberg où les Verts pourront choisir entre une coalition avec la CDU (celle qui était au pouvoir à Stuttgart pendant la dernière mandature) ou bien, une coalition Verts – SPD – FDP. En vue des ambitions des Verts au niveau national, il serait surprenant que les Verts mettent un terme à la coopération avec la CDU à Stuttgart, histoire de ne pas rendre une coalition au niveau national difficile.

Force est de constater que le paysage politique en Allemagne est en mouvement. L’ère « après-Merkel » s’annonce houleuse et la CDU risque fort de faire les frais du départ d’Angela Merkel à la retraite.

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