Le chaos politique franco-allemand est un problème pour l’Europe
En vue des crises mondiales et surtout, l'escalade de la guerre en Ukraine, l'Europe aurait besoin d'être forte et claire. Avec les crises politiques en France et en Allemagne, ce n'est pas le cas.

(KL) – Il fut un temps où l’on considérait la France et l’Allemagne comme le « moteur européen ». Mais ça, c’était avant. Aujourd’hui, la France vit une crise politique sans précédent et l’Allemagne s’apprête à tomber entre les mains de l’extrême-droite dimanche prochain. Les deux pays ne s’occupent actuellement que d’eux-mêmes et l’Europe peut et doit attendre. Certes, il y avait les vacances parlementaires avant la reprise des séances du Parlement européen, mais les crises mondiales, elles, n’ont pas pris de vacances. Et une fois de plus, l’Europe a été la grande absente dans la gestion des crises estivales. Cela pose quand même la question de l’efficacité des institutions européennes en l’état.
C’est un peu comme si la politique européenne s’était arrêté à la mi-juillet, lorsque le Parlement européen s’était réuni pour sa séance constitutive, en confirmant l’erreur de casting qui est Ursula von der Leyen à la tête de la Commission européenne, élue avec les votes de l’extrême-droite de Meloni et des Verts. Depuis, l’Europe politique est en vacances.
Mais à partir de la semaine prochaine, ce sera la rentrée et on est en droit de se poser la question si quelque chose va changer. Pendant la campagne de l’élection européenne le 9 juin, dans les discours qui suivaient, lors de l’instauration de Von der Leyen, personne n’a parlé de réformer les institutions européennes qui, pendant la mandature passée, se sont surtout distinguées par des scandales de corruption, d’espionnage et le financement de l’Ukraine et de la Russie. Est-ce que « on continue comme avant » peut renforcer le rôle de l’Union Européenne sur l’échiquier international ? Certainement pas.
Sans surestimer l’importance de la France et de l’Allemagne au niveau européen, mais sans ces deux pays, l’Union aura du mal à avancer. Et ces deux pays ont actuellement d’autres soucis, dirigés par des gouvernants qui sont rejetés par environ 85% de leur population. Mais combien de temps faudra-t-il aux deux pays pour retrouver un minimum de sérénité ? En France, à partir du 7 septembre, le conflit politique arrive dans la rue et l’automne risque d’être chaud. En Allemagne, la coalition au pouvoir est factuellement arrivée au bout de son chemin et aura l’essor de l’extrême-droite à gérer qui elle, risque de percer déjà dimanche prochain. Il est évident que l’Allemagne n’ira pas aux élections anticipées, pour la simple raison que la prochaine échéance législative aura lieu l’année prochaine.
Mais sans une contribution active de Paris et Berlin, l’Union Européenne aura du mal à avancer et ce, sur tous les sujets.
Le chaos politique dans les deux pays qui formaient jadis le « moteur européen », risque d’affecter le fonctionnement des institutions européennes et ce, pendant un bon moment. Est-ce que ce sera le moment où les « petits » pays de l’Union doivent prendre les commandes ? Est-ce qu’ils y arriveront ? En tout cas, pour une durée indéterminée, l’Europe ne pourra pas compter sur la France et sur l’Allemagne. Comme si toutes ces crises ne suffisaient pas.
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