Le Festival de Cannes, 76e édition (2)

Esther Heboyan retrace la carrière de Michael Douglas, invité d’honneur au Festival de Cannes 2023 qui a été distingué par la Palme d’Or d’honneur pour son œuvre.

Michael Douglas a reçu la Palme d'Or pour son œuvre ! Foto: U.S. Department of State from United States / Wikimedia Commons / PD

(Cannes, Esther Heboyan) – Le Festival de Cannes a invité l’acteur américain Michael Douglas pour lui remettre la Palme d’Or d’honneur lors de la cérémonie d’Ouverture hier, mardi 16 mai. Un hommage bien mérité pour celui qui fut longtemps « le fils de » Kirk Douglas, avant de se forger une solide réputation d’acteur et de producteur, de faire exister non pas son nom, mais son prénom, dans le milieu du cinéma. Du dimanche 14 au mardi 16 mai, le site du Festival a également diffusé le documentaire inédit Michael Douglas, le fils prodige, réalisé par Amine Mestari, et destiné à être programmé sur ARTE.

Michael Douglas est un enfant de la balle puisque sa mère, Diana Douglas, était aussi actrice. Il a passé son enfance entre Los Angeles où son père faisait carrière et New York où il a grandi auprès de sa mère et de son frère. Lorsqu’à l’université de Santa Barbara on l’obligea à choisir une matière principale, il opta pour des cours d’art dramatique. L’époque était celle des hippies et de la contestation : Michael ne songeait pas à une vocation.

Peu à peu, dans l’ombre de son père, précise-t-il plusieurs fois, il s’est mis à obtenir des rôles au théâtre et au cinéma. Mais c’est la télévision qui lui a donné sa chance avec la série Les Rues de San Francisco. Pendant quatre ans et aux côtés de son mentor Karl Malden (qui était l’ami de son père), Michael Douglas a appris les ficelles du métier devant et derrière la caméra. Avec sincérité, il dit être devenu acteur et producteur pendant le tournage de la série policière.

L’un des moments clés de sa carrière a été de produire, en 1975, Vol au-dessus d’un nid de coucou qui avait été le projet de son père pendant une dizaine d’années. Kirk Douglas avait acheté les droits d’adaptation du roman de Ken Kesey sur l’enfermement psychiatrique, voulait en être l’interprète. Mais Michael confia le rôle principal à Jack Nicholson et la réalisation à Milos Forman, ce qui lui procura succès et légitimité.

Le documentaire donne la parole au père et au fils à différentes époques de leur vie, insère des images et des extraits de films tournés par l’un et par l’autre, insiste sur l’apaisement du lien filial et l’affection jamais épuisée au fil des ans. Sagesse à laquelle Michael Douglas semble être parvenu : lorsque l’industrie du cinéma propulse les acteurs au firmament, ces derniers en viennent à oublier leurs obligations familiales, quand ils ne s’oublient pas eux-mêmes dans l’alcool et la drogue.

Les spectateurs se souviendront que Michael Douglas aura donné le meilleur de lui-même dans des œuvres telles que À la poursuite du diamant vert (1984) de Robert Zemeckis, Basic Instinct (1992) de Paul Verhoeven, Ma vie avec Liberace (2013) de Steven Soderbergh, ou Wall Street (1987) d’Oliver Stone qui lui valut l’oscar du meilleur acteur. Notons que le citoyen a le titre de messager de la paix pour l’ONU et qu’il lutte pour le contrôle des armes à feu dans son pays.

Un homme sérieusement engagé dans son temps dont la présence à Cannes a été justement saluée.

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste