Le «Prix de la Tolérance» pour Jean-Paul Costa
Le "Prix de la Tolérance Marcel Rudloff" a été décerné à J.P. Costa, ancien Président de la Cour Européenne des Droits de l'Homme.
(Par Alain Howiller) – Dans le rituel de la cérémonie de remise du «Prix de la Tolérance Marcel Rudloff», il y a inévitablement cette citation de celui qui a donné son nom à la récompense : «J’ai toujours respecté les autres et en particulier mes adversaires !»(1) Ce propos de Marcel Rudloff, ancien Sénateur, ancien Maire de Strasbourg, ancien Président de la Région Alsace et membre du Conseil Constitutionnel, justifierait, à lui seul, que l’élu, tout homme politique qu’il ait été, ait donné prétexte à la création d’un «Prix de la Tolérance» remis pour la première fois en Mars 1998.
Le premier «Prix», créé par l’Association des Amis de Marcel Rudloff, qui perpétue la mémoire de l’élu décédé le 25 Mars 1996, avait été remis à Carl Aage Norgaard, Président de la Commission Européenne des Droits de l’homme; émanation du Conseil de l’Europe, le 17e Prix de la Tolérance a été remis, il y a quelques jours, à Jean Paul Costa, ancien Président de la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Et c’est au siège de la Cour, à Strasbourg, que le prix a été remis.
La cérémonie, présidée par Francis Hirn, Président de l’Association des Amis de Marcel Rudloff, s’est déroulée en présence de Dean Spielmann, actuel Président de la Cour, de Roland Ries, qui venait d’être réélu Maire de Strasbourg et qui était accompagnée de Nawel Rafik-Elmrini, chargée des relations internationales et des affaires européennes, en présence aussi de Hans Christian Krüger, ancien sécrétaire général adjoint du Conseil de l’Europe.
Quand l’intolérance arrive au pouvoir ! Dans son allocution de remerciement pour le Prix, J.P. Costa, qui est aujourd’hui (notamment) président de l’Institut International des Droits de l’Homme et du Cinéma Odyssée qui organise chaque année un «festival des films consacrés aux droits de l’homme», a rappelé que «La tolérance, indispensable à la vie en société, s’oppose au fanatisme, au sectarisme, au racisme, mais aussi au chauvinisme… Les guerres, toutes les guerres, incarnent l’intolérance.
On ne peut tolérer l’injustice, la misère, le viol, la guerre, les inégalités», a souligné l’orateur qui a conclu en point d’interrogation : «La tolérance, doit-elle être illimitée ?» Rappelant le propos de Robespierre («pas de liberté, pour les ennemis de la liberté»), il termine sur cette phrase un peu équivoque : «Si les personnes tolérantes laissent le champ libre aux sectaires, il ne faudra pas qu’ils s’étonnent qu’un jour les intolérants arrivent au pouvoir !»
(1) : «Marcel Rudloff : souvenirs pour demain», entretiens avec Alain Howiller – Editions de la Nuée Bleue.
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