Le trésor de France

Sous la terre, en Lorraine, se trouve un énorme gisement d'hydrogène naturel, une source d'énergie d'une valeur inestimable. Le 14 février dernier, un deuxième forage avait lieu près de Folschviller.

Le 14 février dernier, avait lieu un 2e forage d'hydrogène en Lorraine. Foto: Pascal Houssais / H2Europe / CC-BY 2.0

(KL) – La France est un pays de génie et qui en plus, a de la chance. Le génie de ses chercheurs du CRNS, Philippe de Donato et Jacques Pironon, qui, en cherchant des résidus de gaz de carbone dans les terres du bassin houiller lorrain, avaient découvert un gisement important d’hydrogène naturel. La chance, parce que ce gisement d’une valeur inestimable, se trouve sous le sol français et pourra donner lieu à des projets énergétiques européens hors norme. Maintenant, il s’agit de tout mettre en œuvre pour organiser l’exploitation et de créer les applications permettant d’utiliser ce trésor. Car la concurrence ne dort pas…

C’est le président Macron en personne qui avait donné la direction en déclarant l’ambition de la France de devenir le numéro 1 européen en matière d’hydrogène. Toutefois, il faudra se dépêcher, car la concurrence, notamment américaine, investit des sommes faramineuse dans ses recherches d’hydrogène, tandis qu’en France, on va de réunion en réunion, tout en ayant rattaché le Ministère de la Transition Energétique à Bercy où la filière de l’hydrogène a du mal à s’imposer face au lobby nucléaire.

Les résultats du deuxième forage du 14 février dernier, profond de 900 mètres avant de poursuivre 1000 mètres en largeur, ne sont pas encore connus, mais déjà les résultats du premier forage devraient être suffisants pour y mettre les moyens. 

Labo mobile pour chantier de forage. Foto: Pascal Houssais / CC-BY 2.0

Labo mobile pour chantier de forage. Foto: Pascal Houssais / CC-BY 2.0

Mais on attend quoi, maintenant ? Aux Etats-Unis, le groupe « Koloma » vient de lever des fonds de 245 millions d’euros pour continuer ses recherches, tandis qu’en France, on ne progresse que lentement. Pourtant, les deux chercheurs ayant découvert ce gisement, aussi grâce à des sondes sophistiquées développées par la société SOLEXPERTS, sont reconnus au niveau international et apportent leur expertise dans le monde entier. En France, ils doivent se battre pour décrocher les fonds pour poursuivre leurs recherches qui pour l’instant, sont parfaitement concluantes. Actuellement, les chercheurs du CNRS attendent encore le feu vert pour continuer l’exploration des sites à 3000m de profondeur.

Étonnant qu’aucun responsable politique n’ait fait le déplacement à Folschviller pour assister à ce deuxième forage. Pourtant, le sujet de l’hydrogène devrait être prioritaire, mais à Paris, on préfère parler de 14 nouveaux réacteurs EPR, sachant que cela fait plus d’une décennie que l’on bricole sur l’EPR de Flamanville en Normandie qui lui, est encore loin de pouvoir être exploité et en vue des innombrables couacs sur ce chantier, on sait déjà aujourd’hui que Flamanville ne pourra être exploité qu’à perte, si jamais ce réacteur pourrait être branché sur le réseau. Dans une telle situation, il faudra mettre tout en œuvre pour assurer la meilleure exploitation du gisement lorrain qui représente un véritable trésor pour la France.

Le 8 novembre prochain, aura lieu à Strasbourg, le « Sommet Européen de l’Hydrogène », initié par l’association « H2Europe » et organisé par H2 Europe, Pôle Véhicule du Futur et Trion Climat. Ce sommet réunira de hauts responsables politiques allemands et français et sans doute aussi belges et luxembourgeois. C’est le moment de lancer un grand projet franco-allemand et européen, sachant que pendant qu’on parle, l’Allemagne a déjà signé un contrat avec l’Algérie pour importer de l’hydrogène du Maghreb.

Le pays qui saura exploiter en premier ses gisements d’hydrogène, raflera la mise. La course à l’hydrogène a déjà commencé et il serait dommage que la dynamique française se perde entre « réunionite » et la concurrence internationale. La France peut et doit devenir numéro 1 européen en matière d’hydrogène et assurer ainsi, l’indépendance énergétique. Autant du gaz russe que des éléments de combustion en uranium enrichi pour exploiter les centrales nucléaires. En tout cas, la France est assise sur un énorme trésor qu’il convient de lever maintenant !

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste