Le vote démocratique grec stresse l’Europe institutionnelle

Die Linke, parti de la gauche allemande, demande une «conférence sur la dette grecque» - dans le but d‘arriver à l‘annulation de la dette grecque. Bon plan.

Les Grecs ont célébré le résultat du référendum comme une victoire sur l'Europe des Marchés - un début de temps meilleurs ? Foto: Ggia / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0

(KL) – Les conservateurs européens, de la CDU d‘Angela Merkel jusqu‘au PS de François Hollande, ne savent plus sur quel pied danser. Visiblement, un vote démocratique, l‘expression de la volonté d‘un peuple européen, est quelque chose qui n‘est pas prévue au «masterplan» de la politique européenne. Au contraire – les responsables politiques européens se sont montrés vexés lundi, furieux que leur «coup d‘état» en Grèce n‘ait pas fonctionné. Alors, ils continuent à menacer la Grèce, à dessiner des scénarii catastrophe, persistent sur leur pensée que seule une Europe des Banques puissent rendre le monde heureux et chaque heure, ils s‘éloignent un peu plus des 500 millions européens et européennes qu’ils sont censés représenter.

Pourtant, Yannis Varoufakis leur a fait une fleur. Puisque les Dijsselbloem, Schäuble, Lagarde et compagnie ont visiblement du mal à s’asseoir à une table avec quelqu’un qui porte une veste en cuir et qui sait conduire une moto, le ministre des finances grec a démissionné, en déclarant qu’il voulait «rendre les négociations plus faciles». Si le geste est remarquable, il est toutefois inconcevable que les puissants de l’Europe aient le culot de décider avec qui ils ont bien envie de négocier. Lorsqu’il s’agissait de se faire des câlins avec des Saddam Hussein ou Muammar Ghadaffi, les mêmes responsables avaient moins de scrupules…

La chef des Die Linke, Katja Kipping, a eu une excellente idée en demandant, suite à la démission de Varoufakis, à ce que les «faucons européens» se retirent également des négociations. Puisqu’ils ont tous échoué, il serait effectivement pas mal de remplacer tous ceux qui n’ont pas réussi par du sang neuf. Car les négociations doivent se poursuivre et même intensifier. Car l’Europe ne se trouve pas seulement face à une grande crise en Grèce, mais également face à une occasion unique de redéfinir sa véritable mission et orientation. Il est presque logique ce cela ne peut pas fonctionner en association des politiques aigris comme Schäuble ou Lagarde à ce processus.

Pendant ce temps, Jeroen Dijsselbloem, ministre des finances néerlandais et actuel chef de l’Eurozone, continue comme si le référendum n’avait pas eu lieu. «La Grèce doit être prête à prendre des mesures difficiles», a-t-il dit, tout en rajoutant qu’il pensait que le maintien de la Grèce dans la zone Euro lui semble difficile. Il n’a donc ni compris que le peuple grec, exsangué par les mesures de la Troïka des cinq dernières années, vient juste de rejeter les mesures d’abord proposées et ensuite retirées, que la Grèce ne peut pas se faire «virer» de la zone Euro et il est surprenant que Dijsselbloem pensent toujours qu’il puisse diriger les opérations en Grèce. Ce serait pas une mauvaise idée que face à son échec cuisant, Dijsselbloem assume ses responsabilités en se retirant également.

L‘Europe doit rapidement revoir sa position vexée. Car en attendant la reprise des négociations, Alexis Tsipras a déjà parlé avec Vladimir Putine qui lui, se ferait un plaisir de profiter de la situation pour se rapprocher de la Grèce. Au lieu de bouder la Grèce pour cause d’un gouvernement trop démocratique, les européens feraient mieux de ne pas pousser la Grèce dans les bras de la Russie. Il faut bien comprendre que Tsipras fera le nécessaire pour éviter une escalade de la catastrophe sociale dans son pays – et il le fera avec ou sans l’Europe.

Mais où est le front solidaire contre l’oligarchie européenne ? Où est le gouvernement français qui, jusqu’à preuve du contraire, est actuellement dirigé par un parti qui porte le terme «socialiste» dans son appellation. Où est la prise de position du Président de la République. Est-il accroupi devant Angela Merkel qui elle, ne cesse de se prosterner devant Washington ? Et si les Européens s’émancipaient ?

Maintenant, il s’agit avant tout d’une chose – du peuple grec ! Ceux qui estiment que l’on puisse améliorer la situation en Grèce en pressant les plus démunis comme des citrons, se trompent. Et devrait céder leur place à ceux qui arrivent à comprendre que l’époque des «marchés» est révolue.

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