Les Talibans invitent « très cordialement » Angela Merkel

Ils attendent "très cordialement" la visite d'Angela Merkel... Foto: VOA / Wikimedia Commons / PD

(KL) – « Nous serions vraiment très heureux d’une visite de la chancelière Angela Merkel », a déclaré Sabiullah Mudschahid, l’un des porte-paroles des Talibans, pour souligner « Angela Merkel serait accueillie de manière particulièrement cordiale ! » Mais cela ne veut pas dire que les Talibans soient, du coup, devenus fans d’une femme politique occidentale, il y a d’autres raisons qui font qu’une telle visite soit tant souhaitée.

Les Talibans seraient prêts à accueillir Angela Merkel, car « nous souhaitons que l’Allemagne nous soutient dans le domaine humanitaire et nous aide autant qu’elle peut », a dit Sabiullah Mudschahid, en précisant que l’Afghanistan a besoin d’aide dans les domaines santé, éducation et infrastructures. Et tant qu’on y est, il serait sympa si le gouvernement allemand « encourageait des entrepreneurs et entrepreneures à venir et à investir dans notre pays ». Vous avez bien lu – les Talibans voudraient accueillir des femmes entrepreneures pour qu’elles s’installent dans une société archaïque où les femmes valent moins qu’un bon chien de chasse.

Mais les Talibans sont toujours des Talibans et cette invitation très courtoise, est accompagnée d’une menace. Le porte-parole a indiqué que les Afghans expulsés depuis l’Allemagne, suite à des décisions de la justice, seraient rejugés en Afghanistan. « Nous allons vérifier leurs cas et s’ils ont commis un crime contre le droit islamique, nous allons rejuger et les punir ». Concrètement, cela veut dire que l’Allemagne (et d’autres pays) aura du mal à poursuivre les expulsions de personnes afghanes ayant commis des crimes en Allemagne, puisque les peines prévues par la Charia, ne correspondent pas au système judiciaire allemand qui, par exemple, ne prévoit pas de couper la main aux voleurs…

En même temps, les Talibans appellent les Afghans dans la diaspora de revenir au pays. « Nous souhaitons que tous les Afghans qui se trouvent comme réfugiés à l’étranger, surtout en Allemagne, reviennent dans leur pays. » Mais qui, parmi les gens ayant réussi à fuir les fondamentalistes et un pays déchiré entre les Talibans, Daesh et Al-Qaïda, aurait vraiment envie d’y retourner dans une telle situation ?

Si les Talibans ne cessent de vouloir rassurer le monde en déclarant « qu’ils ne sont plus les mêmes qu’en 1990 », force est de constater que partout où les médias internationaux ne sont pas présents, ils se comportent comme avant. Et quoi qu’ils disent, l’Allemagne et d’autres pays occidentaux ont le devoir d’évacuer ceux qui ont travaillé pour les armées et organisations occidentales pendant les 20 dernières années et qui, aujourd’hui, sont sérieusement menacés, malgré les belles paroles des Talibans. La suite, on la verra après.