Nigel Farage veut accélerer la sortie de l’Union Européenne
«Je ne pense pas que les Britanniques fassent encore partie de l’UE d’ici cinq ans», a déclaré Nigel Farage qui veut avancer le référendum en Grande Bretagne.
Nigel Farage - il pourrait donner l'exemple en quittant le Parlement Européen où il perçoit un excellent salaire pour saboter la construction européenne. Foto: Euro Realist Newsletter / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.0
(KL) – Les UKIP de Nigel Farage commencent à fatiguer l’Europe autant que David Camron. Avec leurs menaces permanentes de quitter l’UE, on finit par se demander pourquoi ils ne le font pas. «Nous ne voulons pas attendre 2017 pour le référendum, mais nous voulons l’organiser en 2015 ou idéalement avant les éléctions parlementaires en Grande Bretagne», a déclaré Farage dans une interview accordée à «Die Welt». Si la Grande Bretagne estime pouvoir s’en sortir mieux en s’isolant, qu’elle parte. Sachant que Londres ne pèsera pas lourd sur un échiquier politique et économique mondial en pleine mutation.
Farage a toutefois avoué pourquoi il ne veut plus faire partie de l’UE. «Avec Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission, Londres ne pourra plus obtenir des avantages de l’UE». Très juste. Quand on fait partie d’un club de 28, il faut admettre que les mêmes règles s’appliquent à tous les 28 membres. Considérer l’UE comme une vache à traire, effectivement, cela ne pourra pas marcher. Et lorsqu’on est membre d’un club dont on n’accepte pas les objectifs, il faut le quitter. Bon vent, Monsieur Farage !
En effet, la compatibilité entre l’Union Européenne et la Grande Bretagne n’existe plus. Pendant que 27 états-membres tentent de doter l’UE d’un poids supplémentaire, en admettant que de nombreux dossier reclament des solutions européennes et non nationales, le but de Farage (et de Cameron) est différent – «récupérer des compétence de Bruxelles», comprendre : moins d’Europe, plus de nationalisme. Ce qui ne correpond en rien aux objectifs de l’UE.
Mais Farage et Cameron jouent un jeu politique dangereux. Selon des sondages récents, les anti-européens et les pro-européens se situeraient tous deux à environ 40% des intentions de vote. Si jamais les Britanniques allaient voter POUR le maintien de la Grande Bretagne dans l’UE, les deux hommes politiques pourront se recycler dans le privé – leur carrière politique s’arrêterait sec à ce moment-là.
Les autres dirigeants européens ne devraient pas se laisser pièger en acceptant un statut particulier de la Grande Bretagne. S’ils veulent partir, et là, il faut donner raison à Nigel Farage, qu’ils partent vite au lieu d’empoisionner les institutions européennes par leurs menaces permanentes. S’ils veulent rester, qu’ils acceptent les mêmes règles auxquelles adhèrent les 27 autres états-membres. C’est aussi simple que ça.
Sans réformes sur le retour aux souverainetés nationales, la France va suivre l’Angleterre vers la sortie si MLP est élue Présidente. Et l’Allemagne s’en ira aussi parce qu’elle refusera d’être la vache à lait de tous les canards boiteux qu’on a laisser entrer dans l’UE.