Opel devient « Opelle »…

Le groupe français PSA acquiert la marque traditionnelle allemande Opel pour 1,3 milliards d’euros (plus 900 millions pour les activités de financement). Une bonne nouvelle pour l’Europe.

Adam Opel, fondateur du groupe du même nom, ne serait pas malheureux de voir émerger un groupe d'automobile européen... Foto: Spurzem / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.0

(KL) – Comme souvent, le monde économique devance celui de la politique. En achetant la marque automobile allemande Opel (qui n’était même plus allemande, mais qui appartenait aux Américains de General Motors – GM), le groupe PSA devient le deuxième constructeur automobile européen avec une part de marché de 16% (derrière Volkswagen qui domine toujours 24% du marché européen). Ce rachat constitue une excellente nouvelle pour l’Europe et une bonne réponse aux souhaits du président américain de fermer le marché américain.

PSA, par le biais de son patron Carlos Tavares, a des plans ambitieux pour Opel. « D’ici l’an 2020, Opel [plus sa marque-sœur anglaise Vauxhall] sera à nouveau profitable », a annoncé Tavares, ce qui constitue un sacré pari. En 2016, GM avait enregistré une nouvelle perte de 257 millions de dollars sur le marché européen, et « l’aventure Europe » que GM avait démarrée en l’an 2000, aura coûté finalement 15 milliards de dollars. Quelque part, on comprend que GM voulait se débarrasser d’Opel…

Toutefois, cette acquisition aura le potentiel de booster autant PSA qu’Opel – car ce nouveau groupe européen offre des potentiels de synergies énormes – ainsi, on murmure déjà dans les couloirs d’Opel que la marque allemande pourrait être transformée en spécialiste pour véhicules électriques – sachant que les moteurs à combustion doivent disparaître des routes définitivement en 2050 selon le Traité ZEV (Zero Emission Vehicle), un positionnement d’Opel comme LE constructeur de véhicules électriques européens, pourrait être bénéfique pour PSA comme pour Opel.

L’émergence d’un grand groupe d’automobile européen est un bon signe. A un moment où l’échiquier mondial est réorganisé, il est bon de constater que les Européens combinent leurs talents et fassent bloc contre la concurrence américaine et asiatique.

Si cette fusion constitue aussi un défi dans la mise en œuvre d’une culture d’entreprise européenne, tenant compte des impératifs économiques, mais également des différences, par exemple en ce qui concerne les rapports entre les partenaires sociaux, elle envoie aussi un signal vers le monde politique. Aujourd’hui, il ne suffit plus d’évoquer l’importance de la coopération franco-allemande dans des discours de dimanche – pour que cette coopération franco-allemande puisse vraiment insuffler un nouvel élan à cette Europe qui bat de l’aile, il faut la matérialiser sur le terrain. C’est exactement ce que fait le groupe PSA – et l’Europe croise les doigts pour que cette acquisition se solde par une nouvelle impulsion pour le secteur automobile européen.

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