« Pour Vous, pour Nous, pour Eux, ici, ailleurs et partout en France. »

Un nouveau parti politique, le « Parti Démocrate », défiera l’establishment politique dès l’élection européenne en mai 2019. Interview avec sa présidente, Natacha Jacquemard.

La présidente du "Parti Démocrate" Natacha Jacquemard répond aux questions d'Eurojournalist(e). Foto: privée

(KL) – L’époque des partis traditionnels est révolue. Après des décennies d’une alternance « droite-gauche » stérile, il est temps que la politique s’adapte aux réalités du 21e siècle. Un nouveau parti né dans le sud de la France se lance – le « Parti Démocrate » veut apporter un regard nouveau sur ce que la politique doit être aujourd’hui et demain. Interview avec la présidente du « Parti Démocrate », Natacha Jacquemard.

A lire les positions fondamentales du Parti Démocrate, on découvre des positions compatibles avec d’autres formations politiques. En quoi se distingue votre parti des partis existants ?

Natacha Jacquemard : Outre une organisation structurelle la plus démocratique possible, que nous développerons ultérieurement, nous abordons ici les éléments majeurs de ce que nous prônons et défendons en adéquation avec nos engagements humanistes, socio-démocrates, laïques et républicains. Nous redonnons, avec force et conviction, la place qui leur est due, aux fonctions régaliennes de la République : Armée, Justice, Ordre Public, auxquelles nous ajoutons la Santé et l’Education.

Nous considérons comme des opportunités l’immigration, le développement de la natalité et notre appartenance à l’Union Européenne. Nous souhaitons réveiller le patriotisme français, construit et vivant par sa mixité historique, et participer activement à un patriotisme européen tout en misant sur une mobilisation de l’immigration visant à son insertion positive et accompagnée, et non pas sur son rejet. Nous souhaitons que cette politique s’harmonise avec un retour de l’encouragement à la natalité raisonnée et une dotation de moyens pour l’Éducation afin de mieux former à la citoyenneté française.

Par ailleurs, il est indispensable de favoriser, développer et mettre en place une réorganisation sociétale visant à inclure ou ré inclure clairement les populations issues de l’immigration au sein et au cœur de la société et des territoires.

Nous proposons la seule réforme fiscale parmi celles envisagées par les divers partis politiques et par l’équipe au gouvernement actuel qui ait été étudiée avec précision et professionnalisme, donc les Travaux du Comité Bastille et de ses experts associés depuis 2010, le passage progressif en dix ans de la taxation du revenu à une taxation du patrimoine, permettant de relancer fortement l’activité économique de notre pays, et plus particulièrement les marchés de la transition énergétique et la conversion biocompatible.

Elle permet également de promouvoir vigoureusement les axes de l’Accord de Paris sur le Climat, et de favoriser cette conversion financée par l’investissement à très long terme grâce à l’épargne des Français eux-mêmes, de l’ordre de 100 milliards par an sur dix ans, tout en réduisant progressivement les inégalités de patrimoine.

A cet égard notre combat contre la « Financiarisation » de notre Nation sera déterminé et déterminant. Ce fléau pille notre pays, détruit nos emplois, au profit de quelques grosses, voire immenses fortunes protégées par les paradis fiscaux, ou par une défiscalisation habilement menée et totalement immorale. Cette démarche sera favorisée par l’abolition progressive de tout Impôt sur le Revenu.

Notre engagement laïque est indéfectible et prône l’application stricte de la loi de 1905 dans sa rédaction initiale.

Qui est votre électorat – vous ciblez les mécontents des partis traditionnels ?

NJ : Nous ne « ciblons » pas, nous accueillons. Notre phrase fondatrice est « Pour Vous, pour Nous, pour Eux, ici, ailleurs et partout en France. » Nous nous adressons à toutes et à tous, et avant tout aux « oubliés », aux plus modestes, partout dans les régions, les communes, les banlieues, les zones rurales, à l’ensemble des demandeurs d’emploi, des salariés les plus précaires, des employés de la fonction publique, des artisans et commerçants, des autoentrepreneurs, des entrepreneurs de TPE et PME qui représentent l’essentiel de la création d’emplois, tous découragés depuis 2007 par les grands partis traditionnels et qui depuis 2017 se découragent aussi de LREM et des partis populistes à droite comme à gauche.

Vous mettez un fort accent sur la participation citoyenne. Avant vous, LREM avait également choisi ce sujet, mais une fois élu, ce mouvement s’est transformé en un parti centralisé et assez autoritaire. Comment voulez-vous contourner ce « piège » ?

NJ : S’agissant de la démocratie participative ou démocratie citoyenne, nous l’installons et la développons en lieu et place de sa plus forte pertinence, à savoir au sein des territoires, avec la mise en place de structures départementales d’une part, et un outil numérique conçu et développé sous la forme d’un immense forum participatif transversal, d’autre part. De plus, vous pouvez constater que dans notre équipe nationale et parmi nos militants, il n’y a ni énarques, ni technocrates surdiplômés, ni professionnels aguerris de la politique, ni décideurs du monde de la bourse, ni brillants cadres dirigeants pantouflant régulièrement entre public et privé… Il n’y a que des personnalités de terrain, d’expérience, de compétence, dont la volonté assumée est de Dire, mais surtout de Faire, et dont l’action n’est aucunement biaisée par des aspirations électoralistes.

Votre parti souhaite se présenter aux élections européennes. Votre parti est résolument pro-européen, toutefois en proposant un rôle de leadership de la France dans la future Europe. D’une part, il semble difficile de voir la France assumer ce rôle, d’autre part, pourquoi ne pas défendre l’idée d’une Europe fédérale et capable d’agir ?

NJ : Une Europe forte a besoin de pays membres forts. Une Europe fédérale nous apparait génératrice du délitement et au long cours, de l’abandon des savoirs faires, des cultures, des « spécificités » intrinsèques à chacun des pays concernés. C’est pourquoi nous croyons en une Europe des Nations, au sein de laquelle la France doit retrouver son rang et son rôle historique. La France a été un moteur essentiel de la construction européenne. Elle ne l’est plus, et parait trop souvent en retrait face aux problèmes actuels de l’UE, et ce malgré le tout récent effort d’Emmanuel Macron, qui s’essouffle déjà puisqu’il poursuit la voie de la Financiarisation qui tue l’UE depuis les années 80. Pendant ces décennies, les leaders politiques de l’UE, les José Manuel Barroso, Jean-Claude Juncker, Wolfgang Schäuble, Pierre Moscovici, Donald Tusk et autres, ont laissé la financiarisation détruire nos économies, nos emplois, nos industries, nos agricultures en favorisant fortement la croissance des inégalités, la destruction des métiers et l’accentuation du chômage de masse.

La France a la position, l’histoire, l’image d’un pays d’exception. Les Français sont traditionnellement opposés à la financiarisation de l’économie. Le Royaume Uni, grand soutien de la financiarisation, va sortir. En Allemagne, les partis traditionnels ayant soutenu la financiarisation, comme la CDU, la CSU ou encore les libéraux du FDP ou ceux qui ne l’ont pas combattu, donc le SPD, sont en perte de vitesse. L’Italie est divisée, et en conflit majeur avec Bruxelles. C’est donc le bon moment pour ranimer le rôle historique de la France.

Vous mettez en avant des sujets sociaux et solidaires – pensez-vous être en mesure d’introduire une « nouvelle éthique » dans la politique française ?

NJ : L’éthique en politique, ce que nous appellerons la déontologie politique, ne doit pas être l’apanage de discussions informelles en périodes pré-électorales, dans lesquelles les engagements foisonnent sous forme de promesse, le plus souvent non tenues. Il s’agit d’un des piliers majeurs de notre formation politique.

La banalisation des « affaires » de plus en plus fréquentes et récurrentes, a engendré une réflexion structurée au sein de notre parti sur ce que devait être l’éthique, non pas une nouvelle éthique, mais l’éthique qui n’aurait jamais dû être spoliée de la sorte. Le comportement « déviant » de certains politiciens touche à la démocratie et à ses fondements et exprime le symptôme d’un malaise chronique, et d’une banalisation outrancière de comportements délictueux, éloignant jour après jour le citoyen de la vie politique. C’est pourquoi le Parti Démocrate, dans sa genèse, a promulgué une Charte, qui, plus qu’une simple énumération des valeurs chères aux fondateurs, dicte les règles inoxydables auxquelles toutes et tous devront adhérer.

De plus, dans ses statuts juridiques, le parti Démocrate a inscrit la constitution d’un Comité d’Ethique qui sera prochainement disponible sur notre site Internet. Nos élu (e)s doivent s’engager au non-cumul des mandats, et ceci jusqu’à l’intercommunalité… à l’exception des élus de communes de moins de 6000 habitants ; à ne pas exercer plus de trois mandats identiques et consécutifs ; à démissionner de leur mandat, sans injonction préalable dès lors qu’ils seront mis en examen pour des délits de quelque nature que ce soit et à rendre public et consultable la comptabilité de l’exercice de leur mandat et d’avoir à justifier celle-ci.

Quels sont les trois grands sujets que vous allez défendre lors des élections européennes au mois de mai 2019 ?

NJ : Notre engagement numéro 1 s’incarnera dans les priorités que nous considérons en « état d’urgence » : l’écologie, la transition énergétique, la préservation des écosystèmes, du règne animal, et la lutte contre le réchauffement climatique.

Notre engagement numéro 2 s’exprimera dans la construction d’un modèle social européen, au sein duquel, les conditions de travail, les rémunérations associées, ainsi que les charges sociales pesant sur ces rétributions, seront « uniformisées » au plus vite et au mieux, afin de garantir aux populations concernées des conditions de subsistance similaire au sein de l’Union Européenne.

Pour finir, notre engagement numéro 3 s’attachera à la valorisation de l’industrie, de l’innovation, de la recherche, à la mise en œuvre de technologies « nouvelles », inventives, et à la mise en avant de l’excellence française et la défense du « Made in France ».

Et quels sont les autres sujets que le Parti Démocrate se sent prêt à défendre à l’échelle européenne ?

NJ : Le parti Démocrate affirmera haut et fort son implication sur les problématiques de politique migratoire. Concernant les demandes d’asile de populations contraintes et opprimées, l’accueil devra se faire de manière systématique avec humanité, bienveillance et avec les moyens logistiques les plus performants possibles. Concernant l’accueil de migrants dits « économiques », le Parti Démocrate s’inscrira avec détermination dans la volonté d’une concertation d’accueil de la totalité des pays membres de l’UE, avec humanité, bienveillance et avec les moyens logistiques les plus performants possibles.

Le Parti Démocrate s’emparera à cet égard de propositions « phares », novatrices et totalement occultées aujourd’hui par un manque manifeste de courage politique. En effet, les migrations économiques, notamment issues du continent africain, seraient rapidement endiguées et réduites au quasi néant, si la France et avec elle, l’UE, décidait de mettre en place dans les pays concernés des régimes politiques démocratiques. Le continent africain regorge de ressources énergétiques, nucléaires, aurifères et autres. La France, et nombres de pays membres de l’UE, ont aujourd’hui trop à perdre en termes de contrat, d’emploi, et de capitaux si demain, la mise en place ces régimes démocratiques devait prendre du temps.

Alors, cessons l’hypocrisie abjecte de refuser d’assumer nos responsabilités sur ce continent.

Oui, aujourd’hui nous sommes prêts. Nous sommes prêts à constituer et à construire une liste de candidates et de candidats, pour les futures élections européennes.

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