Qui encore sur le banc des remplaçants ?

Gabriel Attal dévoilera certainement ce vendredi sa nouvelle équipe. Tout le monde spécule sur les ministres qui seront remerciés, mais qui est encore là pour les remplacer ?

Suspense insoutenable sur le banc des remplaçants - est-ce que Gabriel me prendra moi ? Foto: Minda Haas Kuhlmann from Omaha / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(KL) – La Macronie détient un triste record sous la Ve République – celui du plus grand nombre de ministres et de secrétaires d’état qui ont du quitter leur poste ou qui ont démissionné. Ils et elles ont du partir pour cause de scandales de toute sorte, à cause de procédures juridiques ou, pour certains, parce qu’ils en avait marre de servir dans ce gouvernement. Mais, pour utiliser une image du hockey sur glace, sous le gouvernement Borne, avec 41 (!) membres, la première ministre devait déjà envoyer sa troisième ligne sur la glace, les deux premières lignes avaient déjà été cramées par les précédesseurs. Se pose donc la question qui se trouve encore sur le banc des remplaçants que Gabriel Attal pourrait nommer au gouvernement ?

Parmi les ministres que l’on ne verra probablement plus au prochain gouvernement, il y a Olivier Dussopt (Travail, qui n’avait pas fait bella figura lors du conflit autour de la réforme des retraites et qui connaîtra son jugement pour « favoritisme » le 17 janvier prochain)  ; Clément Beaune (Transports, pour cause de crime de lèse-majesté)  ; Christophe Béchu (Transition écologique)  ; Rima Abdul-Malak (Culture)  ; Roland Lescure (Industrie)  ; Olivier Véran (porte-parole du gouvernement)  ; Patrice Vergriete (Logement) ou encore Agnès Firmin Le Bodo (Santé, en poste depuis quelques semaines après la démission d’Aurélien Rousseau). Mais si tous ces ministres étaient limogés, il faudra toutefois les remplacer. Mais par qui  ?

Les gouvernements macroniens ont brûlé tout ce qu’il y avait comme talents politiques dans les rangs de la République en Marche. Evidemment, on nous vendra le nouveau gouvernement comme on nous vend le nouveau premier ministre. Jeunesse, dynamique, bienveillance, tout le bins. Mais il y a quelque chose qui manque de plus en plus dans les rangs des gouvernements qui se succèdent – la compétence. Ce petit quelque chose qui ne compte pas tellement chez Macron (qui n’a pas besoin de ministres compétents, mais d’exécutants qui ne font pas d’histoires…). Ce manque de compétence sera appelé « un regard neuf » et cette formule sera censée nous rassurer.

Généralement, on pense que la composition du nouveau gouvernement sera annoncée ce vendredi et on prend les paris, la moitié des nouveaux membres du gouvernement ne seront connus que par une poignée de politologues, mais non pas par le public dont ils devront assurer l’avenir.

Au hockey sur glace, généralement, on joue avec trois lignes. En politique, le « boy band » Macron/Attal inventera la quatrième ligne en mobilisant les remplaçants qui, ces dernières années, étaient considérés comme pas assez bons pour jouer dans l’équipe. Maintenant, ce sera leur heure. Mais de là à ce qu’ils forment un gouvernement efficace…

Vendredi, on verra si ce nouveau gouvernement aura d’autres missions que d’assurer le bon déroulement sécuritaire des Jeux Olympiques pour le grand leader. Mais puisque ce dernier a déjà annoncé que « la grande cause nationale » en 2024 serait le sport, il ne faut pas s’attendre à autre chose que des cordons sécuritaires à Paris cet été. Les vrais problèmes quotidiens des Français, ni le président, ni son exécutant no. 1 ne les connaissant. Donc, il ne faudra pas espérer que le nouveau gouvernement puisse améliorer la condition de vie des Français. Mais depuis 2017, il ne s’agit, de toute façon, plus de la condition de vie des Français, mais du plaisir personnel du grand Manitou. Et, à moins que la Macronie jette l’éponge avant, cela ne changera plus d’ici 2027. Ainsi, il ne faudra surtout pas s’attendre à des scoops lors de l’annonce du nouveau gouvernement. Comme dit, on enverra la quatrième ligne sur la glace…

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