Stabilité politique en Grèce

Lors des élections anticipées en Grèce, le conservateur Kyriakos Mitsotakis vient de remporter la majorité absolue. Et ce, grâce à une nouvelle loi qui vise la stabilité politique.

Kyriakos Mitsotakis ne devra pas entrer dans une coalition "contre nature", mais il peut diriger la Grèce avec une majorité absolue. Foto: Kremlin.ru / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Kyriakos Mitsotakis peut afficher un grand sourire. Son parti vient de remporter les élections anticipées, après qu’il ait été impossible de créer un gouvernement stable après les élections du mois de Mai dernier. Lors de ces élections anticipées, une nouvelle règle est appliquée qui donne au parti vainqueur des élections, au minimum 20 sièges supplémentaires. Avec ses 40,6% des votes, plus les sièges supplémentaires, la Nea Dimokratia obtient environ 160 sièges des 300 sièges au parlement grec, et donc, Kyriakos Mitsotakis pourra gouverner avec sa majorité absolue. En même temps, la Syriza de l’ancien premier ministre Alexis Tsipras continue sa descente aux enfers et pour les années à venir, la gauche grecque est condamnée à l’insignifiance politique.

La Syriza, déjà lourdement battue au mois de Mai avec seulement 20% des votes, perd encore et se situe maintenant à 17,8%. En parallèle, le PASOK, ancien parti socialiste longtemps au pouvoir en Grèce, se refait peu à peu une santé et arrive à 11,9% (+0,4% par rapport aux élections du mois de Mai). Sans oublier le Parti Communiste qui arrive encore une fois à 7,7%. Pendant les quatre ans à venir, les conservateurs pourront donc gouverner sans obstacle, tandis que les partis de la gauche risquent de se prendre la tête entre eux, pour gagner la place de leader de l’opposition.

Côté extrême-droite, trois partis ont réussi à se hisser au parlement à Athènes, les « Spartiates », un nouveau parti ayant totalisé immédiatement 4,7%, « Elliniki Lisi » avec 4,5% et « Niki » avec 3,7%. En vue de ces résultats, l’application de la nouvelle règle qui attribue des sièges supplémentaire au parti le plus fort, on constate que cette règle évite une coalition des conservateurs avec l’extrême-droite. Si mathématiquement, une coalition avec, par exemple, le PASOK aurait été possible, un peu à l’instar des coalitions en Allemagne, une telle coalition aurait été impensable en Grèce.

Cette nouvelle stabilité politique en Grèce est une bonne chose dans une situation tendue à cause des crises mondiales et les nouvelles tensions que déclenchent la politique turque pour satisfaire l’électorat nationaliste en Turquie. Par ailleurs, Mitsotakis aura beaucoup de travail qui l’attend. L’arrivée de migrants par la Méditerranée, l’inflation galopante, la crise européenne – ce ne sont pas les problèmes qui manquent en Grèce et dans ce contexte, la stabilité politique devient de plus en plus importante.

Mitsotakis est parfaitement conscient de l’énorme travail qui l’attend. Le soir de l’élection, il a déclaré devant les militants de la Nea Dimokratia : « Aujourd’hui, on fait la fête et demain, on retrousse les manches ». Espérons qu’il arrive à bien gérer les multiples crises.

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