Aujourd’hui, grève générale en Grèce – et théoriquement aussi chez nous

L'appel à une grève européenne ne sera pas suivi dans les pays européens, ce qui ajoutera à la souffrance du peuple grec. Foto: OXI

(KL) – En Grèce, on désespère. D’une part, le chantage nommé «résultat des négociations» condamne la Grèce pour les années à venir, sachant que les «mesures d‘économies» fixent des objectifs impossibles à atteindre, tout en prévoyant des «mesures de conjoncture» largement insuffisantes, d’autre part, le peuple grec désespère du manque de solidarité des autres pays européens. «Est-ce que vous autres citoyens allemands ne savent pas comment nous vivons», demandent les grecs. La réponse est, malheureusement, «non». Les allemands ne savent pas. Pire, depuis des années, ils pensent que nous «aidons» réellement les grecs. Ce qui, bien évidemment, est faux. Mais cette vérité dérange.

Par contre, cette ignorance de la situation réelle en Grèce que les médias de masse évitent soigneusement, conduit à ce manque de solidarité qui pèse sur le moral grec. La grève générale organisée aujourd’hui en Grèce, ne trouvera pas d’écho en Allemagne, en France, aux Pays-Bas et ailleurs. Les syndicats européens sont spécialisés dans le nombrilisme national et n’affichent aucune solidarité concrète avec le peuple grec.

«Nous vous appelons partout en Europe à faire de même», demandent les organisateurs sous le grand titre «OXI» en ajoutant – «NON à l’austérité qui assassine, en Grèce comme ailleurs. Ne vivons plus comme des esclaves !» Mais ni en France, ni en Allemagne, les syndicats suivront. La Grèce, c’est comme un sujet tabou. Solidarité européenne ? Il y en aura pas. Tout le monde est en train de laisser tomber la Grèce. Par conséquent, personne ne se fera entendre, personne ne dira «Stop !» aux bourreaux de l’Europe, à ceux qui ont cassé toute confiance en cette Europe de Bruxelles en l’espace d’un week-end.

La «grève générale européenne» n’aura pas lieu en Europe. Nous sommes en train d’accepter l’inacceptable, et le silence des peuples européens face à l’humiliation des grecs ne fait que ajouter aux souffrances de ce pays éprouvé.

Nous relayons quand même l’appel des «OXI» – sachant que les individus ne peuvent pas se mettre en grève sans être organisés. «C’est maintenant que nous avons besoin de vous : grève, manifestations, rassemblements, concerts, débats… tout ce que vous pouvez. Vous avez été de plus en plus nombreux à nous soutenir, de jour en jour, en France et dans le monde entier. Mais ce mercredi 15 juillet, c’est vital pour nous et c’est crucial pour vous. La Grèce est votre passé, elle est aussi votre avenir. Il est temps de dire NON (OXI) tous ensemble à ces dirigeants européens tyranniques, pour la solidarité, la liberté et la dignité. GRÈCE GÉNÉRALE !»

Cherchez le débat avec vos amis, connaissances, collègues de travail – dites-leur comment nos sœurs et frères vivent en Grèce. Dites-leur que le système médical y est en train de collapser, que l’approvisionnement avec les nécessités premières n’est plus assurée. Dites-leur que les banques y sont fermées depuis deux semaines, que les distributeurs automatiques ne distribuent plus rien, que la peur s’est installée en Grèce. Les gens n’ont plus rien, mais les «sauveteurs» leur demandent de faire encore plus d’économies. Dites-leur que l’argent qui a été versé sous forme de crédit à la Grèce, a été transféré immédiatement aux organismes financiers ayant spéculé sur la crise grecque. Refusez de laisser croire les gens aux titres mensongers de la BILD et d’autres médias de masse qui ne font que la «communication» de ceux qui détruisent actuellement l’Europe.

Et songez aux initiatives de soutien pour le peuple grec. Nous ne devons pas permettre à une bande de vieillards méchants et frustrés de casser le travail des pères fondateurs de l’Europe qui rêvaient d’une Europe mettant en œuvre les valeurs de la République Française – Liberté, Egalité, Fraternité !