Stopp, Viktor Orban !

Le chef du gouvernement hongrois se moque ouvertement de l‘Union Européenne. Par contre, pour obtenir de l’argent européen, le monsieur est pressé.

Plus un cent européen pour les ennemis de la démocratie ! Foto: Elekes Andor / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – L’impossibilité européenne de venir rapidement en aide aux pays les plus touchés par la Covid-crise, est due à deux pays – la Hongrie et la Pologne qui ont émis leur véto contre le budget européen, car les autres états-membre de l’Union veulent attacher le versement des fonds de soutien au respect des principes fondamentaux de la démocratie européenne. Maintenant, Orban fait du forcing pour que cet argent puisse être quand même payé. Mais l’Europe ne peut pas céder devant Viktor Orban – autrement, elle ne pourrait plus jamais fonctionner correctement. Malgré ces problèmes ubuesques, l’Union Européenne n’a toujours pas l’idée de réformer son fonctionnement. Pourtant, ce serait la meilleure façon de contrer à l’avenir, des brebis noires qui n’entendent pas adhérer aux principes de l’Union Européenne.

Dans n’importe quelle association, dès lors qu’on n’adhère plus aux statuts, on la quitte. Pour la Hongrie et la Pologne, le problème, c’est l’Etat de Droit. Les deux pays préfèrent contrôler la justice, la liberté de la presse et surtout, l’opposition dans leur pays. Respecter les fondamentaux de la démocratie européenne, ce n’est pas vraiment leur tasse de thé. Dans le fond, la Hongrie et la Pologne se trouvent idéologiquement plus proches d’un Alexandre Loukachenko que d’Ursula von der Leyen. Mais ce n’est pas aux 25 autres états-membre de l’Union de s’aligner sur les postulats impertinents de Varsovie et de Budapest, mais c’est à ces deux pays de soit s’aligner sur le mode de fonctionnement européen, soit de quitter le club. Mais ça, ils ne le feront pas, car l’argent versé par Bruxelles est toujours bienvenu. Ne serait-ce que pour financer des campagnes pour un référendum visant à refuser l’accueil de réfugiés. La Hongrie de Viktor Orban (qui aurait du accueillir 1248 réfugiés), a dépensé 16 millions d’euros pour financer une campagne anti-réfugiés. Il vaut mieux ne pas penser à cet argent – tout ce qu’on aurait pu faire avec 16 millions d’euros pour 1248 réfugiés…

La Pologne, c’est pour le christianisme ce qu’était « l’Etat Islamique » pour le monde musulman – les deux ont tout mis en œuvre pour conduire leurs pays ou territoire vers le Moyen Âge. En interdisant dans les faits l’avortement, la Pologne a déjà quitté le monde du 21e siècle.

Et comme si souvent, il faut se pencher sur le fonctionnement européen. La règle de l’unanimité transforme l’Union Européenne en la risée du monde – rien ne justifie le maintien d’une règle qui paralyse depuis de longue années toute initiative spontanée, solidaire et sensée. Et elle permet à des gens comme Viktor Orban (ou Recep Tayyip Erdogan, Alexandre Loukachenko et les autres) d’abuser des moyens européens, tout en sabotant le travail de l’Union proprement dit.

« Vous ne pouvez pas nous imposer votre point de vue », disait un eurodéputé hongrois hier à Bruxelles, mais ce monsieur se trompe. Une organisation telle que l’UE est parfaitement en droit d’imposer à ses membres, le respect de certains principes fondamentaux.

Viktor Orban, lui, s’en fiche. Ce qui l’intéresse, c’est l’argent. Hier, il a interpellé Angela Merkel en déclarant « les pays en difficulté ont rapidement besoin d’argent – on devrait le leur donner. D’autres pays souhaitent imposer de nouvelles règles concernant l’Etat de Droit – d’accord, on peut en parler. La première chose, on doit la faire immédiatement, la deuxième chose est moins importante. On peut en parler ultérieurement ». Comprendre : donnez-nous de l’argent, le reste, on verra si un jour, on a envie d’en discuter. La liste des pays qui ne prennent l’Union Européenne plus au sérieux, s’allonge presque tous les jours. Y a-t-il une seule raison valable pour laquelle l’Union Européenne refuse depuis des années de se pencher sérieusement sur une réforme de son règlement intérieur ?

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