Tout est pardonné…

Eva Kaili est à Strasbourg et participe à la semaine plénière du Parlement européen. Le message est terrible – la corruption dans les institutions européennes semble actée.

Eva Kaili, lors d'un colloque sur la lutte contre la corruption... ça ne s'invente pas... Foto: euranet_plus / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.0

(KL) – Eva Kaili, juste débarrassée du bracelet électronique, fait son grand retour au Parlement européen cette semaine. Virée de son poste de vice-présidente du Parlement européen, virée par son groupe politique, elle siège quand même (au frais du contribuable européen) au parlement et se moque ouvertement de l’institution. Mais pourquoi elle ne le ferait pas ? A un moment où la Commission européenne est dirigée par une femme qui est la championne des affaires pas claires, Ursula von der Leyen, pourquoi Eva Kaili se priverait-elle ? Mais après, il ne faut pas s’étonner que les citoyens et citoyennes européens n’aient plus aucune confiance en ces institutions où la corruption fleurit et où la corruption est considérée comme un délit mineur. Ainsi, le message est clair – « dès lors vous êtes arrivé au bon niveau hiérarchique, vous pouvez faire ce que vous voulez ». Aussi se balader avec des sacs rempli de liasses de billets.

Le scandale de corruption au sein du Parlement européen ne fait plus la « Une » depuis un bon moment. On le tait le plus possible. Mais de là à réintégrer Eva Kaili au parlement, c’est assez incroyable. Si Eva Kaili est frappée de certaines restrictions (elle ne peut voyager entre Bruxelles et Strasbourg que pour assister aux réunions plénières et n’a pas le droit de se rendre ailleurs), elle fait à nouveau partie du Parlement européen. Les autres eurodéputés devraient boycotter toute réunion à laquelle participe Eva Kaili pour protester contre cette corruption qui semble de plus en plus être considérée comme « « normale » dans les institutions.

Aucun citoyen ne comprend ce retour en grâce d’une femme politique corrompue, aucun citoyen ne comprend que cette femme touche à nouveau des indemnités journalières au Parlement et qu’elle puisse agir comme si rien n’était.

Ces derniers temps, il est beaucoup question des « valeurs européennes » – la corruption semble faire partie de ces choses qui ne dérangent les institutions. La procédure contre les Kaili, Panzeri, Tarabella & Cie. est toujours en cours et qu’une eurodéputée revienne à l’hémicycle avant la fin de cette procédure, est tout simplement incroyable.

Evidemment, si Eva Kaili disposait ne serait-ce que d’un jota de correction, elle aurait remis son mandat pour se faire remplacer par quelqu’un d’un peu moins criminel. Mais puisque cette femme ne sait même pas épeler le mot « correction », c’est aux autre eurodéputés de réagir et de refuser de siéger avec elle.

Considérant que l’année prochaine, l’élection européenne désignera le nouveau parlement européen, il ne faudra pas s’étonner si le taux de participation chute encore davantage. Eva Kaili et consorts ont causé des dégâts majeures aux institutions européennes. Si les institutions n’arrivent pas à se réformer, il ne faudra pas s’étonner qu’un jour, plus personne n’ira voter lors de ces élections. A quoi bon aussi ? Pour désigner ceux qui, le temps d’une mandature, se remplissent les poches sans la moindre gêne ? Pauvre Europe…

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