Un changement d’orientation

Qualité de l'air : les collectivités locales dirigées par les écologistes passent à la vitesse supérieure et demandent un engagement fort de l'Etat. Et elles ont raison.

Mesurer - analyser - agir, il faut améliorer la qualité de l'air pour sauver des vies. Foto: Air Rhône-Alpes / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL/CP) – Depuis l’arrivée des écologistes à la tête de 6 des 10 plus grandes villes françaises, beaucoup de Français et de Françaises se demandent où sont les changements de la politique. Eh ben, ils sont là. Un groupe de travail composé des maires de ces grandes villes « vertes » se penche maintenant sur un dossier extrêmement important qui fait partie de ces dossiers qui risquent de tomber dans les oubliettes pendant la corona-crise – la qualité de l’air dans nos villes. Pourtant, c’est le moment de réfléchir à un changement fondamental de la politique environnementale et d’agir. Car la pollution de l’air, surtout en ce quoi concerne les particules fines, est un problème qui tue. Comme le coronavirus.

La qualité de l’air, enjeu majeur de la santé publique, et donc l’amélioration de la qualité de l’air, fait partie des engagements marquant des exécutifs écologistes. A l’heure où la Commission Européenne donne deux mois à la France pour agir vraiment contre la pollution et les dépassements récurrents des normes, sous peine de fortes amendes, à l’heure où le Conseil d’Etat impose au gouvernement d’agir à la réduction de la pollution, les collectivités déploient des outils puissants pour améliorer cette qualité de l’air que respirent leurs habitants et par conséquent, ces mairies demandent fermement à l’Etat de ne pas se contenter de mots, mais d’agir au service d’une ambition commune.

Le Président de la République avait convié les élus des principales villes et agglomérations françaises visées par la Commission Européenne à participer à une réunion sur la transition écologique. A cette réunion, ont participé Bruno Bernard, Président de la Métropole de Lyon ; Grégory Doucet, Maire de Lyon ; Jeanne Barseghian, Maire de Strasbourg et Eric Piolle, Maire de Grenoble. Les élus écologistes ont indiqué à Emmanuel Macron qu’ils étaient tous engagés dans des démarches volontaristes pour étendre et déployer des zones de faibles émissions (ZFE) dont l’efficacité repose sur de nouvelles obligations légales. Il s’agit en particulier de la possibilité de mettre en place des radars à lecture automatique aux entrées des ZFE, seul moyen d’en assurer le respect.

Les élus écologistes ont rappelé au Président de la République qu’au-delà des mots, ils attendaient des actes forts du gouvernement pour accélérer l’action sur les questions de transition écologique et le vote de dispositions légales pour agir efficacement.

Les élus ont également réclamé un soutien financier de l’Etat, d’une part pour compenser les pertes de ressources des réseaux de transports publics liées au contexte sanitaire, d’autre part pour les aider à financer les investissements en faveur des transports en commun et des mobilités actives, afin d’offrir de véritables alternatives de mobilité aux citoyens de leur territoire. Dans le « Plan de Relance », le gouvernement ne consacre que 330 millions d’euros aux transports en commun hors Ile de France. De quoi construire 12 kilomètres de tramway ou deux stations de métro. Nous sommes très loin des enjeux.

On estime à 50 000 chaque année en France, le nombre de décès dus à l’air que nous respirons. 50 000, c’est le nombre de morts liés à l’exceptionnelle épidémie du coronavirus. Ce chiffre impose de ne plus nous contenter de parler mais d’agir, enfin !

Là, il s’agit d’un véritable changement d’orientation qui vise la santé, le bien-être et la sécurité des citoyens et citoyennes. Pendant longtemps, les prédécesseurs des écologistes ont regardé la qualité de l’air se dégrader et à un moment où on met tout en œuvre pour sauver la population du coronavirus, il est aussi important de s’occuper d’une politique durable en ce qui concerne notre environnement immédiat. Si on peut sauver des vies en améliorant la qualité de l’air, alors, il faut le faire !

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