Vers de nouvelles escalades

Pendant que le monde regarde surtout vers Israël et Gaza, les combats en Ukraine s'intensifient. L'ancien secrétaire général de l'OTAN Rasmussen a une idée pour faire escalader cette guerre davantage.

L'ancien secrétaire général de l'OTAN Anders Fogh Rasmussen propose une "adhésion partielle" de l'Ukraine à l'OTAN. Foto: Magnus Fröderberg / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.5dk

(KL) – En principe, Anders Fogh Rasmussen devrait savoir qu’en l’état, sa proposition d’une « adhésion partielle » de l’Ukraine à l’OTAN n’est pas réalisable. Les statuts de l’OTAN ne permettent pas l’adhésion d’un nouveau membre si celui-ci se trouve en état de guerre. Pourtant, l’ancien secrétaire général de l’OTAN propose exactement ça, une adhésion partielle de l’Ukraine à l’OTAN, comprendre, l’Ukraine sans les territoires occupés à l’est de l’Ukraine. Si juridiquement, cette proposition est des plus hasardeuses, l’argument d’Anders Fogh Rasmussen est pour le moins bizarre. Selon lui, la Russie aurait peur d’attaquer d’autres territoires ukrainiens, car de telles attaques seraient à ce moment-là dirigées contre un membre de l’OTAN et déclencheraient par conséquent, l’intervention de tous les moyens des états-membre du Traité Transatlantique.

Une « adhésion partielle » réduirait le risque d’attaques sur le reste de l’Ukraine, estime Rasmussen, mais rien n’est moins sûr. Personne ne sait ce que veut Vladimir Poutine, mais une « adhésion partielle » et juridiquement discutable, n’empêchera pas Poutine de poursuivre ses plans. Etablir une vraie frontière entre l’OTAN et la Fédération Russe le long du front en Ukraine, scellerait d’une part le sort des régions actuellement occupées et annexées de manière illégale par la Russie et d’autre part, qui interviendrait vraiment si la Russie devrait attaquer des territoires se trouvant, par exemple, sur l’autre rive du Dnipro  ?

Le résultat d’une éventuelle mise en œuvre de la proposition d’Anders Fogh Rasmussen pourrait aussi être une escalade accélérée et une telle escalade est même militairement osée. Les armées des partenaires européens de l’OTAN ne sont pas vraiment en mesure d’intervenir en terrain inconnu dans la boue de l’est ukrainien et deuxièmement, c’est au politique et non pas aux militaire de décider de la démarche à mettre en œuvre.

Si l’Ukraine devrait rejoindre l’OTAN, mais les régions de Luhansk, Donezk, Zaporijia et Kherson restent sous occupation et administration russe, l’objectif de libérer ces région de l’occupation russe s’éloignerait de plus en plus, sans même parler de l’avenir de la Crimée qui elle, est annexée par la Russie depuis 2014.

Rasmussen estime que « nous avons besoin d’une nouvelle architecture de sécurité avec l’Ukraine en son centre », histoire de créer un tampon entre l’ouest de l’Europe et la Russie. Dans l’histoire de l’OTAN, jamais un pays n’a effectué une « adhésion partielle » de son territoire. Aller dans ce sens, c’est déclencher la IIIe Guerre Mondiale un peu plus rapidement. Il serait peut-être raisonnable de réfléchir à d’autres moyens pour gérer cette guerre. Un bon premier pas pourrait être le respect des sanctions infligées à la Russie. Arrêter de remplir la caisse de guerre de Poutine pourrait être plus efficace que de déclencher une IIIe Guerre Mondiale que plus personne ne pourrait endiguer.

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