«Vous savez comment ils sont, les hommes…»

Le chef des Die Linke s’essaye à la politique étrangère. A Moscou, il ne se rend même pas compte que la Russie l’utilise pour une communication étrange.

Conchita Poutine se prépare déjà pour réceptionner le Prix Nobel de la Paix... Foto: Anni Maarit / Wikimedia Commons

(KL) – Avec son voyage à Moscou, le chef des Die Linke Gregor Gysi n’a pas vraiment marqué des points. Au contraire – pour justifier le comportement de Vladimir Poutine, Gysi a même donné dans le registre du sexisme. «Vous savez comment ils sont, les hommes…», a-t-il déclaré au sujet des réactions russes sur les les sanctions – en affichant son soutien pour le gouvernement russe. Et du coup, on se souvient de son rôle politique à l’époque où l’Allemagne était encore partagée en deux et Grgor Gysi faisait alors partie de l’establishment politique de la RDA. Il aurait mieux fait de rester à la maison.

Dans une interview accordée à «n-tv», Gysi jouait aux grandes personnalités de la diplomatie internationale. Pourtant, à Moscou, sa visite était passée dans la rubrique «faits divers» – seul le suppléant du ministre des affaires étrangères avait le temps pour le rencontrer. Pour les acteurs importants, Gysi n’était pas assez intéressant. Ce qui n’a pas empCe qui n’a pas empêché le chef des Die Linke de s’auto-congratuler pour son rôle dans la déescalade de la situation en Ukraine. Probablement, il est le seul à estimer que sa visite ait eu un impact quelconque.

Gysi fait parti de ceux que l’on surnomme «Putin-Versteher» (ceux qui comprennent Poutine) en Allemagne. Sa lecture de la situation en Russie et en Ukraine est marquée par une sorte de naïveté béate. Ainsi, il se fait ambassadeur des postulats russe en Allemagne. Difficile de croire qu’il ne voit pas qu’il soutient ainsi la politique russe.

Dans l’interview, Gysi a répété les positions russes, en les épousant sans critique. Il veut que la communauté internationale garantisse que l’Ukraine n’adhère à «aucun bloc» (comprendre – ni à l’UE, ni à l’OTAN). Il n’y a pas si longtemps que cela, qu’un tel postulat aurait été considéré comme une ingérance dans les affaires intérieures de l’Ukraine. Ensuite, Gysi se fait fort une une forte autonomie de l’Ukraine de l’Est et du Sud. «Si on arrive à régler ça, tout rentrera dans l’ordre», a déclaré Gysi. «Je ne crois pas que la Russie souhaite une scission de l’Ukraine. Un tel processus, la Russie ne le maîtrise pas.»

Malgré le fait que Gysi parle le Russe, il ne semble pas trop comprendre le contenu de ce qu’on lui a dit à Moscou. Ainsi, il s’est aventuré à annoncer que la Russie allait reconnaître les résultats des élections présidentielles en Ukraine le 25 mais, même si l’Est du pays devait bouder ces élections.

A Gysi de donner ensuite dans le registre de l’arrogance : «Je leur ai dit que les deux partis devrait faire des pas vers l’autre. Je suis celui qui tente de voir cela de manière différenciée et j’ai proposé les pas à faire.» Ouf, ils ont du être soulagé à Moscou que Gregor Gysi vienne pour leur dire ce qu’il fallait faire. En bon porte-parole de Poutine, Gysi a aussi déclaré que le tsar russe ne voulait pas une scission du pays. Heureusement que nous avons des politiques qui savent ce que Poutine pense et veut. Dommage que ls Etats-Unis et la Russie n’aient pas fait appel à Gysi plus tôt…

Poutine ? Il faut le comprendre, le pauvre chou. «Les Russes se sentent humiliés par les sanctions. Vous savez comment ils sont, les hommes. Par ces sanctions, ils ne s’adoucissent pas, mais il s’endurcissent.» Mais Gysi sait comment réparer les états d’âme de Vladimir Poutine. «Si l’Ouest faisait le premier pas, on pouvait demander à Poutin de faire un pas aussi.» Une excellente idée. Sergeij Lavrov n’aurait pas pu la communiquer mieux.

«La question se pose – comment retablir la confiance ? […] Nous avons besoin d’un nouveau départ, d’un signal qui montre que nous pourrons revenir sur les sanctions. Mais au lieu de cela, on ne fait que penser à une nouvelle escalade.» Est-ce que Gysi aurait des ambitions comme porte-parole de la Russie ?

En même temps, Gysi s’est fait fort contre l’envoi de troupes de l’OTAN dans la région. Pour que le pauvre Poutine ne s’énerve pas. Toujours est-il que Gysi n’a pas trouvé d’interlocuteurs de l’opposition à Moscou. Car l’opposition, ça fait partie des choses que Poutine n’aime pas. Ce que Gysi comprend parfaitement. Il aurait mieux fait de rester à la maison.

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste