Allemagne – la vague antifasciste

Ce week-end encore, des centaines de milliers de manifestants ont dit « non » au néofascisme et à une extrême-droite ayant le vent en poupe. La naissance d'un mouvement antifasciste ?

"Le fascisme n'est pas une alternative" - manifestation à Heidelberg. Foto: Stephan Sprinz / Wikimedia Commons / CC-BY 4.0

(KL) – Impressionnant. Au pays où une extrême-droite virulente et proche de groupes et groupuscules néofascistes mène dans les sondages, une vague antifasciste est en train de s’exprimer et de grandir, comme une prise de conscience jusqu’où l’ultra-extrême-droite puisse mener l’Allemagne. Les manifestations se déroulent de manière absolument paisible, et le « Non ! » contre cette montée et les idées nauséabondes de l’extrême-droite, se transforme de plus en plus en un cri contre un « remake » de l’Allemagne du début des années 30 du siècle dernier.

Heidelberg, Munich, Hambourg, Cologne, Freiburg, Karlsruhe et dans quasiment toutes les villes allemandes, d’énormes rassemblements remplissaient les centre-villes ce week-end, au point où plusieurs manifestations ont du être dissoutes pour assurer la sécurité des manifestants qui se pressaient de manière dangereuse sur les places. Mais cet élan antifasciste ne se limite pas aux grandes villes, comme en témoigne un rassemblement de plusieurs milliers de personnes à Offenburg.

« Jamais plus 1933 », peut-on lire sur les pancartes ou « le fascisme n’est pas une alternative » et de nombreux autres slogans qui mettent en garde contre le néo-fascisme. Les « bons » contre les « méchants » ? Oui, quand on entend les manifestants qui dénoncent les plans de « rémigration » et de « déportation » de personnes qui ne seraient pas de souche allemande, plans débattus lors d’une conférence scandaleuse à Potsdam par des extrémistes, des politiques de l’AfD et de la CDU et des industriels.

Le fait que des centaines d’Allemands se mobilisent par le froid hivernal pour manifester contre la montée de ces tendances brunes et antidémocratiques, peut avoir un effet salutaire et faire douter ceux qui votent pour l’extrême-droite « par protestation » ou « manque d’alternative ». En ce début de l’année avec trois élections régionales et l’élection européenne, ce réveil d’une Allemagne jusqu’alors relativement discrète vis-à-vis de l’AfD, est surprenant et rassurant à la fois. Tant que la voix des démocrates et antifascistes est aussi audible, il y a encore de l’espoir.

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