Après les élections en Grèce – nous sommes tous grecs !

Alexis Tsipras apporte, au moins, un vent frais en Europe. Pendant que Juncker, Schulz et Hollande cherchent à maintenir le dialogue, l’Allemagne continue à proliférer des menaces.

L'Euro restera en Grèce. Mais l'Europe doit se réinventer et ce n'est pas plus mal... Foto: Nicholas Gemini / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Comme s’il ne suffisait pas qu’Angela Merkel et son gouvernement aient fait leur possible pour empêcher les Grecs de voter pour la «Syriza», ils continuent. Que ce soit le chef du groupe CDU au Bundestag Volker Kauder ou le ministre de l’économie Wolfgang Schäuble, tous persistent à menacer les Grecs. Et ils loupent, tous ensemble, une nouvelle occasion de changer l’orientation de l’Europe.

«Hé hó, ça suffit», peut-on entendre de nos jours en Allemagne, «on a suffisamment payé pour les Grecs» – et c’est faux. «Les Grecs» n’ont pas vu la couleur des sommes faramineuses qui ont été transférées vers Athènes – ce sont les banque qui, après avoir spéculé sur la crise en Grèce (en achetant des obligations greques avec des ‘taux de risque’ allant jusqu’à 27%), remportent le pactole – le commun des mortels en Grèce a seulement vu son salaire baisser et le système de santé collapser.

L’arrivée au pouvoir d’Alexis Tsipras oblige les institutions européennes à mener une introspection sur la question à quoi l’Europe sert réellement. Malheureusement, cette introspection n’a pas eu lieu avant les élections européennes – cela aurait été le bon moment pour discuter de ce que l’Europe à l’ambition de devenir. Mais puisque l’establishment européen n’a pas voulu mener cette discussion, elle a lieu maintenant. Et voilà, l’Europe se trouve devant un choix intéressant – voulons-nous «l’Europe des banques» ou «l’Europe des peuples» ?

La position allemande concernant la Grèce est carrément contraproductive. En menaçant la Grèce de lui couper les vivres, l’Allmagne se positionne clairement du côté de «l’Europe des banques», une position qui risque, sous peu, ne plus être majoritaire en Europe. Car l’exemple donné par «Syriza» a réveillé des espoirs dans d’autres pays européens, l’espoir de voir naître une autre politique européenne, plus solidaire, plus responsable, plus durable.

Et quelque part, ce conflit est aussi un conflit entre les générations. Des politiques comme Alexis Tsipras ou Matteo Renzi représentent une nouvelle génération d’hommes politiques, une génération qui ose remettre en question le fonctionnement européen. Dommage que le gouvernement allemand soit aussi rigide de ne pas reconnaître le vent nouveau qui souffle en Europe. Les Européen, et non seulement en Grèce, se rendent compte qu’une autre politique peut être possible – que cela plaise à Angela Merkel ou non.

A suivre.

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste