Au revoir, auf Wiedersehen !

La chaîne de produits cosmétiques Yves Rocher ferme toutes ses filiales en Allemagne, en Autriche et en Suisse. Comme quoi, les multiples crises laissent des traces.

Bientôt, il n'y aura plus de boutiques Yves Rocher dans les pays germanophones. Foto: paul muster / Wikimedia Commons / CC-BY 3.0

(KL) – Dans les zones piétonnes allemandes, l’enseigne française Yves Rocher fait, depuis de nombreuses années, partie du paysage. Mais plus pour longtemps, les environ 140 filiales de cette chaîne dans les pays germanophones seront fermées et les collaboratrices entrent maintenant dans un plan social. On a beau dire qu’on a tous bien surmonté les crises multiples des trois dernières années, les centre-villes et les nombreux magasins qui ferment, parlent une autre langue.

La chaîne Yves Rocher était très appréciée en Allemagne, surtout depuis 1989, lorsque la chaîne annonçait qu’elle n’allait plus avoir recours aux tests sur animaux lors du développement de ses produits. En Allemagne, ce fut un véritable argument de vente. Et pourtant.

Contrairement à d’autres enseignes, Yves Rocher agit avant qu’il ne soit trop tard. Une porte-parole de l’entreprise expliquait que « les deux dernières années nous ont mis face à d’énormes problèmes économiques ». Tout en soulignant que les clients allemands, suisses et autrichiens pouvaient continuer à acheter les produits de la marque sur Internet.

Le modèle d’affaires d’Yves Rocher avait déjà pris un grand coup pendant la pandémie qui vidait les centre-villes. Plusieurs filiales avaient du être fermées déjà à ce moment-là et maintenant, c’est définitif, il n’y aura plus de boutiques Yves Rocher dans la zone germanophone.

« Nos clientes et clients continueront à trouver nos produits dans notre e-shop et pourront les commander sur cette plate-forme », dit la porte-parole, « il ne s’agit pas d’un retrait de ces trois marchés ». Mais évidemment qu’il s’agit d’un retrait, le fait de pouvoir commander sur Internet n’a rien à voir avec un achat en boutique où les clientes peuvent tester les produits et se faire conseiller.

La fermeture des filiales Yves Rocher n’est pas un cas isolé. Plusieurs grandes enseignes de mode et de chaussures ont déjà annoncé la fermeture de leurs filiales en Allemagne, dans plusieurs cas dans le cadre d’un dépôt de bilan, ce qui n’est pas le cas du groupe Rocher qui lui, avec un chiffre d’affaires de 2,3 milliards d’euros, ne fait pas partie des petits sur ce marché.

L’hécatombe dans les centre-villes continue. Pandémie, inflation, guerre en Ukraine – les chaînes sont obligées de revoir leur modèle d’affaires et leurs canaux de distribution. Il ne sert pas à grande chose de nous rassurer mutuellement par de belles paroles – la distribution et le commerce se trouvent sous une énorme pression et si les crises mondiales devraient se prolonger, cette pression ne cessera de croître. On comprend aisément pourquoi les fédérations tirent la sonnette d’alarme et demandent à ce que les conditions de travail des commerçants soient améliorées. Mais par qui et avec quel argent ?

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