Beatrix Potter à Londres

De passage à Londres pour Eurojournalist(e), j’ai décidé d’aller visiter l’exposition Béatrix Potter : « Drawn to nature » consacrée à cette illustratrice qui se tient en ce moment et jusqu’au 8 janvier 2023 au Victoria and Albert Museum.

Le Victoria & Albert Museum à Londres montre actuellement une superbe exposition des œuvres de Beatrix Potter. Foto: Txllxt TxllxT / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(Valérie Zorn) – Un grand musée européen qui consacre une importante exposition à une illustratrice, c’est assez rare pour être remarqué et donc susciter ma curiosité.

Je connaissais Béatrix Potter pour ses dessins de drôles de lapins et souris hilarantes à l’aquarelle, mais pas grande chose de plus. Grâce à cette exposition j’ai pu admirer des aquarelles magnifiques, des dessins botaniques exceptionnels et rencontrer un travail d’artiste peintre accomplie.

Il est important de remarquer que cette anglaise a écrit et illustré vingt-huit livres, vendus à deux cent cinquante millions d’exemplaires dans le monde entier. Elle est particulièrement populaire au Japon, où son Pierre lapin a été publié en japonais.

L’exposition est remarquable pour la qualité de ses aquarelles, mais elle a également le mérite de nous montrer comment une femme s’est insérée dans le club très fermé des femmes artistes reconnues du début du vingtième siècle.

En effet, il faut garder en mémoire que cette artiste, qui est née en 1866 et morte en 1943, a dans un premier temps, présenté des recherches en mycologie aux scientifiques des jardins Botaniques Royaux de Kew à Londres. Malgré son esprit brillant et sa démarche scientifique, ses recherches sont rejetées, car elle est une femme et elle est donc reléguée au statut d’amateur.

Par la suite, elle rédige une histoire pour enfants qu’elle illustre. Le livre est petit et astucieusement adapté aux petites mains, mais il est refusé par toutes les maisons d’édition. Elle le publie donc à compte d’auteur. Le succès est immédiat et finit par attirer un éditeur.

Elle devient par la suite un des auteurs pour enfants les plus populaires du 20ème siècle avec son livre « Pierre Lapin ».

Elle ne commence à gagner sa vie que très tardivement, à la quarantaine (ce qui parlera à beaucoup d’artistes), mais par la suite, elle devient femme d’affaires avisée et commercialise une série de petites figurines à l’effigie de ses personnages. C’est le début du merchandising moderne.

En ce qui concerne les pièces exposées, elles sont nombreuses et très bien mises en valeur dans plusieurs grandes salles avec une lumière adéquate pour éviter d’abimer les pigments. Des dessins d’enfance, des carnets, des courriers personnels, des photos de famille, des boites d’aquarelle. Beaucoup de ces documents exposés reflètent son attachement profond à la nature et son observation extrêmement précise.

On est touchés de savoir qu’elle a finalement acheté une ferme pour y observer plus quotidiennement la nature.

On se régale vraiment avec ses dessins de jardins anglais, de champignons, d’insectes, de nénuphars, de grenouilles… Une exécution fine et des couleurs magnifiques et très bien préservées.

J’ai beaucoup aimé aussi les quelques stations interactives où les jeunes visiteurs peuvent entrer dans la peau d’un botaniste. On se laisse facilement prendre au jeu. Même moi.

Un bémol, tant que French person, je regrette, une fois de plus, que les musées anglais ne trouvent jamais utile de placer des cartels en français et quelques traductions. Impossible aussi de trouver le catalogue d’expo en français. C’est un peu énervant et la english mustard me monte peu au nose pour être honnête.

Néanmoins, je recommande cette expo, j’y ai passé un très bon moment (au frais)…

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