Bon, ben, elle était là…

Ce moment où même la flamme olympique n'a plus d'importance... Foto: Pascal Houssais / CC-BY 2.0

(KL) – Bien. Huningue, Mulhouse, Colmar, Saverne, Lembach et Strasbourg peuvent désormais s’afficher comme « Ville de passage de la flamme olympique 2024 ». Comme environ 400 autres villes en France. Une fête populaire pour faire oublier que la Foire Saint-Jean a été annulée ? Ou un événement historique que l’on raconte aux petits-enfants un soir d’hiver devant la cheminée ? Ou un événement touristique qui remplit les caisses du centre-ville ?

Rien de tout cela. Mais en tout cas, les villes de passage de la flamme olympique étaient en état d’alerte hier. Probablement, il faudra s’habituer qu’aucune manifestation ne pourra plus se dérouler sans la protection musclée et armée des forces de l’ordre. Même le transport de la flamme olympique vers Paris nécessite une protection comme un transport de fonds.

La « valeur historique » du passage de la flamme olympique, relais inventé par Carl Diem en 1936 à l’occasion des Jeux Olympiques à Berlin, présage de grandes catastrophes, est discutable. Qui se souviendra dans deux ans d’avoir vu la flamme olympique passer pendant quelques secondes ?

Mais bon, au moins, les Alsaciens pouvaient se changer les idées en attendant le passage de la flamme, sous un soleil peu clément. Le coût de l’opération s’élève en Alsace à 230 000 à 280 000 €. D’autres régions et villes avaient décliné la proposition de devenir ville de passage de la flamme olympique. Pas assez de retombées, pas de marque touristique distincte, puisque partagée avec 400 concurrents sur le marché touristique. Mais bon, le plaisir de pouvoir s’appeler « Ville de passage de la flamme olympique ». Bientôt, sur les panneaux à l’entrée de Strasbourg, il faudra opérer des agrandissements. Sinon, il deviendra de plus en plus difficile d’y afficher tous les titres de la capitale européenne, grandestienne, alsacienne, bas-rhinoise, de la démocratie, et plein d’autres. Et désormais « Ville de passage de la flamme olympique ». La fierté n’a plus de limite…