Ces vainqueurs qui ont perdu…

A trois mois de l’élection législative, les Verts étaient en tête des sondages et défiaient la CDU/CSU. Malgré leur meilleur résultat jamais enregistré, ils font partie des perdants de cette élection.

Annalena Baerbock et Robert Habeck - l'erreur de casting aura coûté cher aux Verts. Foto: ScS EJ

(KL) – Avec un peu moins de 15% des votes, les Verts ont réalisé le meilleur résultat lors d’une élection législative jamais obtenu. Au « Bundestag », ils gagnent 46 sièges et ces chiffres font des Verts l’un des gagnants de cette élection. Pourtant, considérant qu’il y a encore trois mois, les écologistes allemands menaient dans les sondages et visaient la chancellerie, du coup, ils font partie des perdants. Toutefois, il y a de fortes chances à ce que les Verts puissent faire partie du prochain gouvernement allemand.

Comme la CDU, les Verts ont commis une erreur de casting lors de la désignation de leur candidate. Annalena Baerbock qui, au début de la campagne, avait le vent en poupe, avait ensuite accumulé les petits scandales et maladresses, tandis que son collègue Robert Habeck était largement plus apprécié, autant chez les adhérents du parti que chez le reste de l’électorat.

Ces vainqueurs-perdants de cette élection, pourront déterminer, avec les libéraux du FDP, le prochain chancelier allemand. Autant le SPD que la CDU/CSU pourraient former un gouvernement avec ce duo Verts/FDP et ce duo se vendra cher, très cher.

Considérant que les Verts sont actuellement plus proches de la CDU/CSU, tout comme le FDP, il serait même envisageable que le « vrai » vainqueur de cette élection, le SPD, ne fasse pas partie du nouveau gouvernement, ce qui transformerait le vainqueur de cette élection, en plus grand perdant.

Les négociations en vue de la prochaine coalition gouvernementale risquent de durer très longtemps. Si mathématiquement, une « Grande Coalition » serait également possible, ni la CDU/CSU, ni le SPD, accepteraient une nouvelle fois un rôle de « partenaire junior » dans un gouvernement allemand. Toutefois, l’option d’une coalition « rouge-rouge-verte » ne sera pas possible, l’extrême-gauche ayant implosée et pendant la soirée électorale, on ignore toujours si Die Linke dépasse la barre des 5% pour être présente au prochain Bundestag.

Des vainqueurs qui finalement, pourraient être les perdants, des perdants qui pourraient gagner l’élection, tout ça c’est du jamais vu en Allemagne. Si la campagne électorale était relativement ennuyeuse, les prochains mois promettent beaucoup de suspense…

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