Chemin de fer : vers une nouvelle grève en Allemagne ?

Les usagers des trains en Allemagne doivent s'habituer à ce type d'affichage ces prochains temps. Foto: Danny König / www.pixelio.de

(WB) – Ceux qui doivent prendre le train quotidiennement, par exemple pour se rendre au travail, à l’école, au lieu de formation, attendent mercredi prochain avec une certaine appréhension. En effet, mercredi, le syndicat GDL (Gewerkschaft der Lo führer – syndicat des conducteurs de trains)) publiera ce jour-là le résultat du vote de ses membres qui, selon toute vraisemblance, voteront pour une nouvelle grève. En punissant, comme d’habitude, ceux qui payent les salaires des cheminots.

Bien entendu, le GDL demande des choses concrètes, comme une augmentation salariale de 5%, a réduction du temps de travail hebdomadaire de 39 à 37 heures, mais le vrai fond de cette grève est l’envie du GDL de devenir le syndicat le plus important dans le monde du rail. Le but de l’opération – s’attaquer au plus grand des syndicats des cheminots, l’EVG. La Deutsche Bahn, elle, n’a pas envie de se mêler à cette lutte de pouvoir entre les syndicats et les usagers des chemins de fer encore moins.

En début d’octobre, les cheminots risquent une nouvelle fois la paralysie du pays. Une vague de grèves pourrait frapper l’Allemagne déjà le week-end prochain (qui comprend la Fête Nationale allemande le vendredi 3 octobre) et ce, pour une durée indéterminée.

La faute pour cette évolution incombe, bien entendu, aux autres. Le GDL reproche à la Deutsche Bahn de vouloir négocier avec un seul syndicat pour éviter d’aboutir à des conventions collectives différentes au sein de la même entreprise. Pour le GDL, cela revient à la demande de se «soumettre» au EVG, ce qui ne constitue qu’une interprétation de la situation. Au lieu de se concerter avec l’EVG, le GDL préfère faire cavalier seul, dans l’espoir de convaincre ainsi les membres du EVG de rejoindre leurs rangs.

Ce qui, pardon, n’intéresse en rien les usagers des trains, qui payent leurs billets, qui subissent souvent les dysfonctionnements de la grande entreprise qui est la Deutsche Bahn. Que les cheminots soient représentés par un tel ou un tel syndicat, quelle importance pour les voyageurs ?
Une nouvelle fois, les cheminots prendront toute la population en otage – non pas pour faire valoir des droits sociaux qui leur reviennent, mais pour une lutte pour le pouvoir entre syndicats.

Heureusement que les réseaux de bus deviennent de plus en plus performants en Allemagne, heureusement qu’il y ait de plus en plus de sites internet de covoiturage. Le GDL est en train de dépasser les bornes – et il ne faut pas qu’il compte sur la solidarité ou même du soutien de la part de la population. Le manque de respect des cheminots pour les usagers devient de plus en plus insupportable.