De timides signes de redressement pour l’économie alsacienne ?

Tout n’est pas si noir que ça. L’économie alsacienne et française pourrait bel et bien se relancer. C’est le moment.

C'est ici, à la Chambre de Commerce et de l'Industrie du Bas-Rhin que l'on remarque un léger mieux. Foto: Rh_67 / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(Par Alain Howiller) – Cocorico ! «La France progresse plus vite que l’Allemagne», a titré la Frankfurter Allgemeine, peu suspecte généralement francophilie ! «Die Welt» titre, de son côté : «L’Allemagne dans la stagnation !» Et «Die Süddeutsche Zeitung» relance en ouvrant sur ce titre angoissant : «L’Allemagne n’échappe que de peu à la récession !» Devant cette avalanche d’alarmisme un peu masochiste, le quotidien français de référence -«Le Monde»- fait preuve de sobriété en titrant à son tour : «Pas de véritable reprise pour l’Allemagne : le PIB a progressé de 0,1% au troisième trimestre 2014, après un recul de 0,1% au trimestre précédent !» Les quelques titres retenus, faisaient tous référence au fait que le «Produit Intérieur Brut (PIB)» n’avait progressé que de 0,1% en Allemagne au troisième trimestre, alors qu’il avait progressé de 0,3% durant la même période en France !

Si la légère amélioration relevée en France est encourageante, mais demande à être confirmée, on aurait tort d’oublier que sur un an; la progression du PIB allemand devrait être de 1,2% ce qui correspond au taux retenu dans le contrat de «Grande-Coalition – GroKo» pour la période 2014/2017, même si ce taux est inférieur aux 1,6% espérés par les experts, à l’issue du premier trimestre de cette année. Il ne faut pas oublier non plus que le taux de chômage enregistré sur le marché du travail allemand est de 6,7%, ce qui correspond au meilleur résultat obtenu durant la période correspondante de… 2011. L’alarmisme cultivé notamment pour des raisons tactiques par le patronat en réponse aux mesures sociales engagées -ou annoncés- par la «GroKo» n’est pas vraiment justifié, tout comme, côté français, un optimisme excessif serait, en l’état, injustifié.

En France : une croissance supérieure aux attentes ! – Pourtant, si la croissance française a été supérieure à ce qu’on attendait, si la consommation a enregistré de légers progrès (+0,2%) et si la création d’entreprises est en hausse (+2% hors auto-entreprises), les secteurs-clés que sont l’investissement et le marché du travail (-0,2% sur le troisième trimestre, pour un taux de 9,7% de chômeurs) continuent de souffrir.

En Alsace, la situation servie notamment par la conjoncture favorable des pays voisins, s’est améliorée tant sur le plan du marché du travail que sur celui de la situation économique globale. Si sur un an le taux de chômage est légèrement en hausse (+0,4%), il a enregistré fin septembre un fléchissement (-0,3%) : autour de 9%, il continue d’afficher un taux inférieur de 1 point par rapport au niveau national.

Un peu de lumière pour l’Alsace ! – Le dernier rapport de conjoncture établi par la «Direction Régionale (Strasbourg) de la Banque de France» apporte un peu de lumière à une situation qui en a bien besoin par ailleurs. «La production industrielle progresse légèrement, en octobre, grâce à un renforcement de la demande à l’export», relève la banque… Pour l’industrie alsacienne, l’indicateur du climat des affaires progresse à 97 en Septembre, contre 96 (qui reste le taux national) le mois précédent. La situation de l’industrie est importante en Alsace où ce secteur représente près de 18% des emplois, contre moins de 13% sur le plan national.

Dans le secteur des équipements électriques, électroniques, de l’informatique et autres machines (qui représente 26,2% des emplois industriels en Alsace), on note une «quasi-stabilité de la production et une hausse des livraisons en octobre», dans la branche «autres produits industriels» (textile, habilement, cuir, chaussures, chimie, caoutchouc, plastique, métallurgie et produits métalliques, bois, papier et imprimerie, soient 47,4% des effectifs industriels), on note «une hausse de la production et des commandes, à l’exception du bois-papier-imprimerie. Nouvelle progression attendue en novembre, les carnets se maintiennent à un niveau proche de la normale.» Dans l’automobile (13,8% des effectifs), «la production est étale», relève la note de la Banque de France qui précise que «la demande est erratique sur l’ensemble des marchés et les perspectives de croissance sont réservées à court terme.» Dans le secteur «fabrication de denrées alimentaires et de boissons» (12,6 % des effectifs), on relève «une poursuite de la croissance de la production avec un tassement des commandes. Carnets proches de la normale. Stabilisation de la production attendue pour les prochaines semaines.»

Une situation «plombée» par les «services» ? – Situations contrastées donc, mais orientations positives dans l’ensemble de l’industrie. Mais le secteur des services (17,7% des effectifs par rapport à l’emploi total) ne rejoint pas ce constat. A ce propos de la note, la Banque de France relève : «dans les services, l’indicateur du climat des affaires en Alsace recule de 96 en Septembre à 95 en Octobre.»

Pour la France entière, ce même indicateur progresse de 93 à 96%. Pourtant, la même note souligne pour les services marchands «une progression de l’activité des services en octobre, à l’exception des services informatiques et de la publicité qui baissent. Poursuite de la tendance actuelle attendue dans les prochaines semaines.» Les observateurs du secteur espèrent que, malgré les restrictions de dépenses annoncées par les consommateurs, la traditionnelle activité liée à Noël et à ses marchés renversera la tendance réservée enregistrée jusqu’ici.»

Dans quelques semaines, on dressera le bilan d’une année économiquement difficile et politiquement désastreuse. Les espoirs suscités par cette rentrée d’automne relativement douce annoncera-t-elle déjà un printemps précoce ou ouvrira-t-elle seulement la voie à un hiver plus rigoureux et froid ?

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