Déconfinement : le casse-tête frontalier

Confinement, déconfinement, réconfinement - où est-ce qu'on va ? Foto: Romainbehar / Wikimedia Commons / CC0 1.0

(Inès Tempel) – Aujourd’hui, mercredi 19 mai, la France entame la deuxième étape de son calendrier de déconfinement. Ce jour tant attendu signe la réouverture des terrasses, des lieux culturels et des commerces non-essentiels ainsi que le décalage du couvre-feu, désormais étendu jusqu’à 21h. Si la vaccination n’est toujours pas entièrement ouverte à tous, le nombre total d’hospitalisations, lui, est actuellement au plus bas depuis six mois. Lundi 17 mai, les patients atteints du Covid et transférés en services de soins critiques (réanimation, soins intensifs et surveillance continue) étaient 4186, tandis que la veille, ils étaient encore 4255 et que, fin avril, ils étaient entre 5900 et 6000.

Le gouvernement se félicite de la récente accalmie de la situation, qui est toutefois encore loin d’être vraiment sous contrôle. De l’autre côté de la frontière, en Allemagne, où les taux d’incidence sont nettement plus faibles qu’en France, le gouvernement fédéral appelle pourtant à redoubler de prudence. En effet, l’Allemagne a instauré un « frein d’urgence » sur lequel tirer à partir d’une incidence de 100 nouvelles infections pour 100 000 habitants ; la France, elle, actionne ce frein dès que l’incidence est de 400 nouvelles contaminations pour 100 000 habitants.

A l’exception de certains « Landkreise » qui rouvrent peu à peu l’accès à leurs infrastructures non-essentielles, comme c’est le cas notamment, depuis samedi dernier, de plusieurs villes et cantons du Pays de Bade frontalier, l’Allemagne reste sur ses gardes. Contrairement à elle, la France présente des chiffres bien moins encourageants, ce qui n’empêche visiblement pas l’exécutif français de faire respecter son calendrier de déconfinement.

Aux portes d’une frontière commune, il est à déplorer que les décisions de déconfinement se prennent de manière aussi unilatérale. Des mesures différentes, des jauges d’incidence différentes, des restrictions différentes, mais une seule et même volonté de maîtriser la crise sanitaire… malheureusement sans décisions communes.