Digne. Très digne.

Beaucoup de Strasbourgeois ont exprimé leur solidarité avec la communauté juive hier. Foto: Eurojournalist(e) / CC-BY 2.0

(KL) – La mobilisation pour la « Marche pour la solidarité » était bien plus forte que prévue, plusieurs milliers de personnes ont participé à cette (courte) marché entre la Place de l’Université et la Place de la République. Outre les cadors de la politique locale et régionale, plusieurs représentants de La France Insoumise (LFI), dont François Ruffin, avaient fait le déplacement à Strasbourg pour se joindre au cortège.

Comme l’a exprimé Thierry Roos, vice-président du Consistoire du Bas-Rhin, cette manifestation se fichait de toute considération partisane, la politique des partis n’avait pas sa place dans cette manifestation de la solidarité avec la communauté juive qui elle, vit sous la menace permanente depuis les attaques terroristes du Hamas le 7 octobre dernier. Non seulement cette menace est tout à fait concrète, en plus, plusieurs leaders du Hamas ont déjà fait savoir qu’ils veulent réitérer les attaques terroristes et pendant ce temps, les actes antisémites se multiplient en France et ailleurs.

Le terrorisme du Hamas, qui a presque disparu dans le discours de certains extrémistes qui considèrent que meurtre, viol et prise d’otage fassent partie des « moyens légitimes » de la « résistance » du Hamas, doit être condamné. Le Hamas n’est pas un « mouvement de la libération », mais un groupe terroriste qui vise un objectif clairement formulé – la destruction de l’état d’Israël.

Dans tout ce chaos, il est rassurant de voir cette mobilisation strasbourgeoise. Dans la capitale européenne où vit la deuxième communauté juive en France, il est important que la population fasse bloc contre la montée de l’antisémitisme et contre un discours qui « victimise » les terroristes du Hamas, tout en pointant les Juifs du doigt, un réflexe malsain que l’Europe pratique depuis de nombreux siècles, à chaque fois que la société est à la recherche d’un bouc-émissaire.

La mobilisation contre l’antisémitisme sera un combat de longue haleine, à un moment où certains font l’amalgame entre la politique terrible de Nethanjahou et le terrorisme du Hamas. Nathanjahou disparaîtra de la scène politique après ce conflit, mais quid du Hamas et des 22 pays et organisations terroristes qui soutiennent l’objectif qu’autant le Hamas et son premier soutien, l’Iran, ont formulé  ?

« Aujourd’hui, tout Français est Juif », pouvait-on entendre hier. « Aujourd’hui, tout Européen est Juif », faudrait-il ajouter, car la lutte contre l’antisémitisme devra être une lutte européenne, un contre-poids contre les centaines de milliers de Palestiniens qui ont également manifesté ce week-end en Europe et qui transforment peu à peu, les terroristes du Hamas en des combattants pour la liberté et l’humanisme.

Quoi qu’il en soit, Strasbourg reste aux côtés de la communauté juive, solidaire contre l’antisémitisme. Et ça, c’était l’enseignement important de cette manifestation dimanche.