Economie : entre « l’Alsace » et le « Grand Est » !

Alain Howiller analyse la situation et les perspectives économiques de l’Alsace (dans le « Grand Est »). La situation n’est pas mauvaise, mais il faut espérer que les tendances se confirment.

L'économie en Alsace se porte bien. En espérant que cette tendance se confirme. Foto: Laurent Jerry / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(Par Alain Howiller) – Un jour peut-être un chercheur – en mal d’idées cela existe ! – se penchera-t-il sur le nombre d’études, de rapports, de sondages sur l’Alsace qui dorment, aujourd’hui, dans les tiroirs des donneurs d’ordre ou des destinataires sans avoir jamais été suivis, ces 50 dernières années, de décisions encore moins de réalisations concrètes ? L’observateur courageux découvrira en les consultant de rares constats expliquant et traduisant, en même temps, les contradictions d’une plaine d’Alsace qui pourtant, vue de l’extérieur, paraît unie !

Quel sort les pouvoirs publics réserveront-ils au rapport que le Préfet Jean Luc Marx, chargé de faire des propositions sur l’avenir de l’Alsace intégrée, depuis le 1er Janvier 2016, dans un ensemble de 10 départements baptisé « Région du Grand Est » ?

Que décidera le gouvernement ? – Au cœur (ou en dehors) de ce « Grand Est », l’Alsace souhaiterait, aujourd’hui, retrouver une identité institutionnelle qui correspondrait, selon un sondage réalisé par l’IFOP, aux vœux de 83% des Alsaciens. Quel sort le gouvernement réservera-t-il à ce souhait alors que 82% des sondés souhaitent que la question soit tranchée par referendum ? Si le sort réservé aux propositions du Préfet Marx suscite de nombreux et parfois violents débats en Alsace, le fait que 56% des sondés vont tenir compte de la solution retenue par les pouvoirs publics pour sanctionner les candidats aux prochaines élections, n’arrange rien !

Au-delà de l’attente de la décision que prendra le gouvernement quant à l’avenir institutionnel de l’Alsace, la bonne nouvelle que tout le monde attendait, est tombée : l’économie alsacienne va mieux et aborde cet été avec confiance. Le fait que tous les observateurs -de la Banque de France aux Chambres de Commerce, de l’Institut National de la statistique et des Etudes Economiques (INSEE) aux prévisions de conjoncture de l’Ordre des Experts Comptables ou du Conseil Economique et Environnemental du Grand Est (CESER)- semblent d’accord sur le rebond d’activité, est sans doute une… autre bonne nouvelle ! D’autant qu’au niveau national où on redoutait (comme en Allemagne d’ailleurs : voir eurojournaliste.eu du 22 Juin) un tassement d’activité, les perspectives semblent plus assurées !

La croissance est toujours là !… – « Nous avons une économie alsacienne qui va plutôt bien et qui continue de progresser… La croissance est toujours là », vient de souligner le directeur général du Crédit Agricole Alsace-Vosges confirmant ainsi les données établies par « Statexpert », base créée par l’Ordre des Experts Comptables. Après un mois de Mai ravageur pour la production (en raison des nombreux « ponts » du et de la grève à la SNCF, la Banque de France de la Région Est constate que les « carnets de commande sont correctement étoffés, que le maintien des effectifs se concrétise, que malgré un léger repli de l’activité industrielle (lié sans doute aux problèmes calendaires et à la situation sociale, ndlr.), on constate une amélioration dans les services marchands », qui ne peuvent éviter « un léger repli de l’indicateur du climat des affaires ».

L’optimisme se maintient pour les semaines à venir : les carnets de commande paraissent satisfaisants dans la plupart des secteurs d’activités et le marché du travail devrait continuer à s’améliorer, l’intérim n’étant plus seul à participer à cette évolution positive : hormis peut-être dans l’industrie où on assiste à une réorientation et à des restructurations, situation confirmée du reste par le fait que la Commission de Bruxelles participera à des études sur l’avenir d’un Grand Est, pourtant deuxième région industrielle de France, reconnu « région en transition industrielle ».

Une région en « transition industrielle » – Cette région, « en transition industrielle », a connu une régression du chômage et, selon le CESER, a dépassé la crise : elle semble enfin en être sortie, comme l’ensemble du pays. La reprise des exportations, la remontée des investissements étrangers, la reprise actuellement constatée du tourisme, confirme le diagnostic.

Les optimistes – leur nombre a progressé de 4% selon les analyses des Chambres régionales de Commerce et d’Industrie (CCI)- sont persuadés que l’évolution positive se poursuivra : dans le sillage des réformes engagées en France, dans l’espoir que l’environnement transfrontalier restera favorable, que la conjoncture mondiale ne se retournera pas subitement malgré quelques nuages annoncés par le FMI.

Et voilà… Letizia Bonaparte !… – Il est clair que la situation économique de l’Allemagne aura une influence sur la conjoncture en Alsace tant au niveau des investissements réalisés sur les deux rives du Rhin qu’au niveau de l’emploi frontalier : à cet égard, il est encourageant de voir le niveau atteint par le chômage en Allemagne (5% au niveau national, situation qui correspond pratiquement en au plein emploi, 3% au Bade Wurtemberg (dont 2,7% dans l’Ortenau), 2,7% en Bavière, 4,4% en Nordrhein-Westfalen, 6% en Sarre).

Il est important aussi que la conjoncture mondiale reste positive : malgré quelques prévisions de mauvais augure (OCDE, FMI), la sortie de l’été nous en dira davantage avec l’espoir que s’appliquera le fameux propos de Letizia Bonaparte, la mère de Napoléon 1er. « Pourvu que ça… dure ! »

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