Ecosse : pas de référendum ?

Qu’à cela ne tienne ! Un bel avenir pour le SNP

L'Observatoire d'Edinburgh Foto: Carlos Delgado/CC-BY-SA/3.0Unp

(Marc Chaudeur) – Boris Johnson vient de refuser la tenue du référendum que demandent les nationalistes écossais par la voix de Nicola Sturgeon, sans doute l’une des personnalités politiques les plus intéressantes de ce qui reste encore le Royaume-Uni. Mais à bien y réfléchir,cela ne nuit guère à la cause du SNP. On voit clairement des perspectives d’avenir pour une Ecosse indépendante et, contrairement à l’Angleterre qui va nous quitter à partir du 31 de ce mois, membre convaincu de l’Union européenne.

Le refus du Premier ministre britannique, en effet, peut fort bien favoriser l’ activité militante du SNP dans ce pays de millions d’habitants à l’économie relativement prospère, en soulignant la mauvaise volonté des Tories anglais et leur obstination bornée. Comme on sait, voici quelques jours, Boris Johnson a envoyé une lettre à Nicola Sturgeon où il annonçait son refus. « Il est temps, y est-il écrit, que nous travaillions tous à rétablir la cohésion du Royaume-Uni au lieu de maintenir par d’autres élections l’inertie politique qui règne actuellement en Ecosse. » Mais Johnson pourra-t-il maintenir cette position ? Sans doute pas très longtemps, puisque deux tiers des Ecossais se sont prononcés il y a trois ans contre le Brexit – et donc pour le maintien dans l’Union européenne.

Si en effet, le référendum de 2014 avait montré que 55 % des électeurs étaient opposés à l’indépendance, le Brexit a tout changé, et il a engendré une époque nouvelle. En Ecosse, le SNP a enregistré de très beaux scores lors des trois dernières élections importantes : en 2017, il a remporté les législatives ; en mai 2019, il a gagné les Elections européennes – et en décembre de l’an dernier, il a gagné les législatives dans la foulée, haut la main.

Nicola Sturgeon fait semblant de croire que Johnson acceptera encore un référendum écossais d’ici la fin 2020. C’est politiquement élégant et de bonne guerre ; mais on ne peut sérieusement y croire – ni croire que Madame Sturgeon y croie !

Mais est-ce bien grave ? Les indépendantistes écossais insistent à chaque occasion sut leur refus d’envisager une solution à la catalane, c’est-à-dire l’organisation d’un référendum illégal sur l’indépendance comme celui d’octobre 2017 à Barcelone. Le SNP veut procéder de manière strictement constitutionnelle.

L’espoir se situe ailleurs, et il est sérieux. En mai 2012 se tiendront les élections régionales. Les indépendantistes sont persuadés que l’attitude de Johnson pousser les électeurs dans les bras du SNP, et cela, à plus forte raison, parce qu’ils sont très majoritairement favorable au maintien dans l’UE ! C’est pourtant pas compliqué ! Ainsi, les élections régionales joueront le rôle de référendum par substitution.

Et le SNP prépare très activement sa campagne électorale, qui commencera immédiatement après la date officielle du Brexit, à savoir le 31 décembre. Dans les rangs du parti, on dit que ce sera une campagne précise et acharnée : du porte à porte dans toute l’Ecosse, de village à village et de ville à ville.

Rendez-vous donc en février, et surtout, au début du printemps pour observer ce qui se passera dans le pays du whisky et de Robert Burns ! Les événements seront du plus haut intérêt pour l’Union européenne toute entière. Une Ecosse indépendante avant 2010, et ceci sur des bases constitutionnelles et légales ? C’est loin d’être impossible.

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