Eh oui, ça chauffe…

L'Organisation Mondiale de Météorologie (WMO) tire encore une fois la sonnette d'alarme. Sans records spectaculaires, l'année 2021 compte parmi les années les plus chaudes jamais enregistrées.

Partout, comme ici en Groenland, les glaciers fondent à une vitesse vertigineuse. Foto: NASA Goddard Space Flight Center from Greenbelt, MD, USA / Wikimedia Commons / PD

(KL) – A Glasgow, à la COP26, on discute, on se pique des roupillons, on veut sauver le monde. Idéalement en faisant en sorte que ce soient les autres qui sauvent le monde. Mais pendant qu’on négocie, constate et discute d’objectifs ambitieux, le réchauffement climatique continue.

Dans le monde entier, on observe des phénomènes climatiques inhabituels. Les pôles fondent et augmentent peu à peu le niveau de la mer, ce qui pose un énorme problème à tous les pays qui se situent en-dessous du niveau de la mer (comme la plus grande partie des Pays-Bas, mais également des îles dans l’Océan Pacifique) ; on observe des tornades dans des régions où habituellement, il n’y en a pas ; sécheresses et feux de forêts se déclarent partout dans le monde – le climat est totalement déréglé, n’en déplaise à certains qui gagnent leur argent en polluant notre planète.

Depuis 2015, toutes les années se situent en haut du triste classement des années les plus chaudes enregistrées. Comparé aux températures entre 1850 et 1900, la température globale moyenne a augmentée de 1,09 degrés, indique la WMO. Et ce n’est que le début.

Pour la première fois, sur les hauteurs du Groenland, il a plu et non pas neigé, on a enregistré des températures beaucoup trop élevées dans des régions de grand froid, le permafrost en Sibérie ou dans le nord du Canada fond et libère des quantités de méthane insoupçonnées, et les feux et la chaleur menacent non seulement les récoltes au niveau mondial, mais la sécurité des gens dans les régions concernées.

La sortie de cette crise climatique doit se décider au niveau politique et le monde politique suit le diktat du monde économique. Il y a donc de fortes chances à ce que rien ne change, malgré les objectifs ambitieux définis lors de chacune de ces conférences où les puissants du monde constatent qu’il faille immédiatement réagir, sans pour autant se décider de le faire. Baisser les émissions CO2 ? Peut-être. Dans deux ou trois générations. Imposer la protection de l’environnement ? Oui, mais seulement si cela n’embête pas l’industrie automobile. Revoir la politique énergétique pour coopérer, ne serait-ce qu’au niveau continental, pour commencer ? Non merci, chaque état estime détenir la vérité absolue et poursuit son propre credo. Nous tournons en rond et pendant que les conférences sur le climat se succèdent, rien n’est fait pour changer de direction.

A quoi servent tous ces objectifs climat qui ne sont jamais atteints ? Visiblement, il y a un conflit majeur entre les intérêts économiques et les impératifs écologiques et systématiquement, on favorise la primauté des intérêts économiques. Mais pour combien de temps ? A quoi servira une économie sur une planète qui devient de plus en plus inhabitable ?

Si l’évolution actuelle continue à cette vitesse, nous assisterons bientôt à des guerres de distribution. Déjà aujourd’hui, à cause de la sécheresse et de la spéculation alimentaire, les prix des aliments de base explosent, l’accès à l’eau devient de plus en plus difficile dans certaines régions du monde et les organisations internationales mettent en garde contre des famines et catastrophes humanitaires qui suivront. Mais les puissants du monde préfèrent que ce soient leurs successeurs qui s’occuperont de ces problèmes à l’horizon 2050 ou 2060.

La question du réchauffement climatique et des catastrophes qui en découleront, n’est pas une lubie de quelques baba cools attardés, ce n’est pas un prétexte pour la jeunesse pour sécher les cours les vendredis, mais de cette question dépendra l’avenir de cette planète. L’incapacité des dirigeants de ce monde de s’y attaquer sérieusement, ne mène qu’à une seule conclusion possible : nous n’avons pas les dirigeants qui seraient à la hauteur de cette crise. Un monde politique qui veut régler ces problèmes urgents d’ici trois ou quatre décennies, devrait être remplacé. Par nous. Aux urnes. Seul bémol – on attend encore des acteurs politiques capables de s’attaquer concrètement à ces questions. En attendant qu’ils se manifestent, on se limite à discuter et à regarder comment la Terre est détruite. Mais en fin de compte – méritons-nous vraiment autre chose ?

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