« Blah blah blah »…

Le résumé de la COP26 à Glasgow de Greta Thunberg est plutôt dur. Mais malheureusement, il est aussi très réaliste. Cette COP, comme les précédentes, ne sauvera pas le climat.

En principe, on savait ce que la COP26 aurait du livrer. Mais elle ne l'a pas fait... Foto: Dean Calma / IAEA / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(KL) – Glasgow est une très belle ville et l’hospitalité des Ecossais est légendaire. Voilà les impressions que les environ 40 000 participants représentant 197 pays ramènent dans leurs pays. Et beaucoup d’espoir – que la COP27 en Egypte soit touristiquement aussi sympathique que l’Ecosse. Concernant la crise climatique, les nouvelles sont moins bonnes. L’essence de ces deux semaines+ de la COP26 : tout le monde est d’accord qu’il faille réagir face au réchauffement climatique qui un moment donné, rendra une grande partie de notre planète inhabitable. Et tout le monde est d’accord de laisser d’éventuelles mesures à la discrétion de tout un chacun. Après que la déclaration finale ait été diluée sur la ligne d’arrivée par les plus grands pollueurs et les lobbys du monde énergétique, des activistes pour la protection du climat appellent la COP26 une « escroquerie », comme Luisa Neubauer, la figure de proue des « Fridays for Future » en Allemagne.

Il est vrai qu’avec les « résultats » de la COP26, on ne sauvera pas le climat. Tout reste flou, personne ne s’engage à des choses concrètes, et chaque point intéressant qui aurait pu engendrer un réel changement, a été relativisé au point de n’avoir aucune conséquence. Ainsi, la COP26 était d’accord de se fixer comme objectif que les états cessent de subventionner les énergies fossiles. Une telle mesure engendrerait enfin la sortie du charbon et favoriserait les énergies renouvelables. Mais au dernier moment, la déclaration finale a été modifié pour dire maintenant que les états cessent de payer des subventions « obsolètes » aux exploitants des énergies fossiles. Toutefois, aucune définition « d’obsolète » n’a été donnée et ce sont les états eux-mêmes qui décideront quelles subventions seraient « obsolètes » et lesquelles non. Bref, un objectif qui n’engage personne à rien.

Un autre exemple ? Le fonds de soutien destiné aux régions et pays qui sont déjà particulièrement touchés par le changement climatique. Ce fonds devrait compenser les dégâts matériels qui découlent du changement climatique, comme par exemple des pertes de récoltes, les pertes de terres comme c’est le cas pour plusieurs îles dans l’Océan Pacifique qui, avec le niveau de la mer montant, disparaissent peu à peu sous l’eau. Dédommager ces régions et pays, est une excellente idée. Le format choisi par la COP26 l’est déjà moins. Aucun pays ne s’est engagé sur la hauteur de sa contribution et ce ne sera pas en faisant tourner le chapeau qu’on arrivera à lever les fonds nécessaires pour financer ce fonds. Comment avait dit Greta Thunberg ? Blah, blah, blah…

La COP26 fait suite au sommet G20 à Rome qui s’était tenu juste avant. Au G20, les dirigeants des grandes nations s’étaient mis d’accord qu’il fallait absolument faire quelque chose. Et on s’est mis d’accord de définir de nouveaux objectifs plus ambitieux, sachant qu’aucun objectif climat n’a jamais été atteint et que l’augmentation de la pollution continue année après année. Tout comme le réchauffement climatique.

Ce qui est dramatique, c’est que les bonnes paroles ne soient pas suivies d’actions concrètes. On a même commencé à administrer la catastrophe climatique, à créer des commissions qui doivent examiner comment prendre des mesures susceptibles de sauver la planète, sans que ces mesures ne soient illégales. Pardon ? Il y a des lois qui interdiraient de sauver la planète ? Si tel est le cas, pas la peine de réfléchir pendant des années comment contourner ces lois, mais il faut changer ces lois immédiatement ! C’est peut-être ce que les Greta Thunberg, Luisa Neubauer et les autres attendent du monde politique…

Evidemment, le monde politique est très content de lui suite à cette COP26. Les uns parlent de « révolution », les autres de « changement de paradigme ». Et la jeunesse du monde réalise que le sauvetage de la planète n’est pas pour demain. Et pas pour après-demain non plus. Ceux qui devront vraiment travailler pour sauver ce qu’il y aura à sauver, sont les générations qui seront aux commandes dans les années 2040, 2050 et après. D’ici là, on continue comme avant. En nous réjouissant que la COP27 ait lieu dans un pays à haute valeur touristique. On va visiter les pyramides, pardi !

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