Euro : Martin Schulz critique le gouvernement allemand

Le Président du Parlement Européen qualifie «d’irresponsable» l’attitude allemande par rapport à une potentielle sortie de la Grèce de la zone Euro.

Martin Schulz n'a pas été tendre avec le gouvernement où siège aussi son propre parti, le SPD. Foto: Eurojournalist(e)

(KL) – Après que le gouvernement allemand avait déclenché une forte irritation en déclarant que la zone Euro pourrait supporter la sortie de la Grèce, soulignant même qu’une telle sortie serait incontournable en cas de victoire du parti de l’extrême-gauche Syriza lors des élections législatives du 25 janvier en Grèce, le Président du Parlement Européen Martin Schulz a vivement critiqué le gouvernement allemand.

«Il doit être clair pour tous – il n’est pas question d’une sortie [de la Grèce] de l’Euro», a précisé Schulz, déplorant que les déclarations non sollicitées faites à Berlin puissent être perçues en Grèce comme une ingérence dans la campagne électorale. Donc, une sorte de chantage «si vous votez pour la gauche radicale, vous ne pourrez pas rester dans la zone Euro». En effet, l’un des objectifs de cette discussion lancée par les conservateurs allemands, consiste à éviter l’émergence d’une gauche forte dans les pays du Sud de l’Europe. Angela Merkel craint une précédence – si un gouvernement grec issu de la gauche arrivait à obtenir une remise de la dette du pays, cela pourrait donner des idées à d’autres pays en situation de crise.

Avec sa prise de position, Angela Merkel aura donné un argument de pointe au premier ministre sortant Antonis Samaras – qui lui compte remporter un prétendu choix entre «la Grèce avec l’Euro» et «la Gréce avec la drachme». Toutefois, il serait surprenant que les électeurs grecs votent pour Samaras qui n’a pas réussi à imposer son candidat à la présidence et qui ne peut que menacer ses compatriotes, tout en défendant la politique de la troïka imposant l’austérité à la Angela Merkel.

Mais il est fort probable que pour les électeurs grecs, la coupe soit pleine. Ces dernières années, le peuple grec a rudement souffert sous cette politique d’austérité qui a occasionné des baisses des salaires, un chômage spectaculaire (deux jeunes sur trois ne trouvent pas d’emploi), des tensions sociales énormes. Par contre, les grandes fortunes grecques n’ont pas été trop molestées – les familles les plus riches hellènes cachent toujours leurs fortunes dans des paradis fiscaux, pendant que les plus pauvres paient l’ardoise.

Les sondages prédisent une victoire de Syriza, malgré les menaces proliférées par Berlin. Heureusement que le Commissaire Européen Pierre Moscovici a indiqué que Bruxelles n’allait pas s’ingérer dans cette campagne en Grèce, s’abstenant de tout commentaire quant aux positions prises par l’Allemagne.

Angela Merkel, elle, joue avec le feu. En menaçant de virer la Grèce de la zone Euro, elle se comporte de manière foncièrement anti-européenne. Ce soutien électoral à ses collègues conservateurs risque de couter cher à la longue.

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