François Hollande dans «L’ empereur est nu».

Ce qui arrive actuellement à François Hollande n‘a rien d‘un conte de fées. Au contraire. La chute libre de la popularité du Président s‘accélère encore.

Le Président Hollande - va-t-il vers la porte de sortie ? Le FN se tient devant les portes... Foto: Kai Littmann

(Par Alain Howiller) – Il y a de longues années, dans un pays imaginaire, vivait un empereur qui adorait être bien habillé. Il rencontra un jour deux escrocs qui affirmaient qu’ils savaient tisser une toile magique, tellement fine qu‘il y avait une particularité : les imbéciles ne pouvaient pas la voir. Persuadé que ses sujets n’étaient pas des imbéciles, l’empereur commanda un costume taillé dans cette toile. Les escrocs firent semblant de tisser cette toile, dont ils revêtiront l’empereur. Ce denier vêtu de son nouveau costume se mit à parader dans les rues. Il ne comprenait pas pourquoi, à son passage, les gens, y compris ceux de son entourage étouffaient, avec difficulté, un rire. Il comprit lorsque un jeune garçon, innocent, regardant l’empereur, eut le courage de lancer : «Mais l’empereur n’a pas d’habit. Il est nu !».

Habillé pour l’hiver par son ex-compagne, François Hollande qui, lors de sa campagne électorale, avait annoncé que sa présidence serait exemplaire, se retrouve, lui aussi, déshabillé… nu face aux Français. Comment ne pas penser, à son propos, au conte de Hans Christian Andersen, d’autant que les média, toutes tendances et supports confondus, ne nous épargnent aucun détail figurant dans le livre de Valérie Trierweiler, en avançant, comme d’habitude, cette formule hypocrite, qui contribua tellement aux succès du Front National : «Je rapporte ses propos, mais je les condamne!» Y a-t-il une meilleure formule pour la promotion d’un ouvrage qu’on «condamne», tout en se donnant bonne conscience !

Vers une Vième République ? – Je ne lirai pas ce livre auquel pourtant, je ne pourrai pas échapper complètement tant les colonnes de nos journaux en sont remplis. Face aux révélations, l’ironie n’est pas de mise, mais plutôt une grande tristesse. Car cet ouvrage accusateur n’est pas seulement un pavé jeté dans la mare des politiques. C’est une bombe à retardement posée, dévastatrice, aux pieds de la République. Certes, le prédécesseur de François Hollande avait déjà contribué à désacraliser la fonction présidentielle : mais là, l’ancienne compagne, par vengeance personnelle de femme humiliée, en voulant atteindre «son Homme» a, en fait, atteint une fonction exercée par celui qui se voulait «exemplaire dans un rôle de Président normal !»

L’enterrement de la Vème République, l’engagement du cheminement vers une Vième République ont peut-être été engagés dans la foulée de ce livre plus qu’au travers de l’orientation «social-démocrate» (ou «socio-libérale» dans la traduction française du terme!) de François Hollande.

Dans la situation actuelle, refusant toute préoccupation politicienne, les acteurs de la politique française devraient crier ensemble, toutes tendances confondues : «Halte au feu !». Quand la Maison-République brûle, on fait la chaîne avec des seaux d’eau : on ne joue pas avec des allumettes à proximité du foyer d’incendie. Pompier-pyromane Valérie Trierweiler s’est étonnée -paraît-il- des ravages provoqué par ses propos : pour retrouver bonne conscience, peut être consacrera-t-elle, tout ou partie des droits d’auteur considérables qu’elle percevra au financement de ses activités humanitaires ?

Imperturbable dans la tempête : Shakespeare au secours ! – François Hollande, quant à lui, essaye de jouer l’imperturbable d’inauguration en commémoration, de sommet en déclaration, de visite en discours ou effet d’annonce. Plus que jamais, il pense, sans doute, à ce principe édicté par son prédécesseur Nicolas Sarkozy : «En politique, il faut bouger tout le temps. Si tu t’arrêtes, t’es mort !…»

Depuis le sommet de l’OTAN, au Pays de Galles, il a essayé de répondre aux attaques de son ex-compagne en se livrant à un véritable hymne à l’amour au profit des «pauvres». Il est peu probable qu’il ait convaincu et on sait bien que selon la formule : «calomniez, calomniez : il en restera toujours quelque chose !». Il lui reste face à la tempête déclenchée par Valérie Trierweiler, à méditer ces vers extraits de Macbeth de William Shakespeare : «Life is a tale, told by an idiot, full of sound and fury, signifying nothing» (La vie est un conte, raconté par un idiot, pleine de bruit et de fureur, ne signifiant rien.) Peut-être aussi, lui qui a l’habitude d’essuyer la pluie, pense-t-il au conte d’Andersen dont le titre original est «Les Habits neufs de l’Empereur !».

Une «idylle franco-allemande» ! – Rencontre fortuite avec l’actualité, hasard de calendrier, la chaîne de télévision allemande Sat1 a diffusé, le 2 Septembre, une fiction intitulée : «Die Staatsaffäre» (l’affaire d’état).

Le film raconte l’idylle née entre une chancelière allemande (célibataire et de centre gauche) et un président français (conservateur). Selon les précautions en usage : «Toute ressemblance avec des personnages réels ne peut qu’être fortuite…» Mais, il n’est pas sûr qu’Angela Merkel ait apprécié.

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